Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 21 avril 2013

CONVERSATION DE GUERRE

Il est dangereux de parler avec un autre que soi-même car une conversation est une entrée en guerre. La première question est une attaque frontale : « Comment allez-vous ? ».
 
La réponse fusse, directe : « Bien et vous ? ». C’est une contre-attaque incisive qui renvoie la balle dans l’autre camp. Pas moyen d’y échapper, vous êtes cerné, les hostilités ont commencé. Vous répondez par un bombardement d’interrogations. Les représailles sont immédiates. Vous reculez sous le déchaînement des réponses. Les échanges sont incessants. Vous demandez une trêve, le temps de se rafraîchir d’un verre d’eau, de se remonter le moral d’un pastis. Les batteries rechargées, la discussion reprend. À bout d’arguments, vous cherchez une échappatoire, la tangente, vous prétextez une lettre à poster avant la levée, un train à prendre avant le prochain… Le vainqueur est le gagnant du dernier mot.
 
Pour vous, c’est une défaite honteuse, une déroute. Vous avez le moral de Napoléon au soir de la Bérézina. Il ne perd rien pour attendre. La revanche sera éclatante. J’attaquerai sans préavis avec des munitions de qualité, une préparation d’artillerie lourde, avec des arguments affûtés. Il sera humilié, écrasé, foudroyé, ce paltoquet, ce faux-ami. Il se croyait le plus fort parce qu’il avait remporté une bataille. Moi, monsieur, c’est la guerre que je vais gagner!
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