Le cœur est un moteur électrique à deux temps. Le premier mène une action de contraction, la systole où il expulse dans le corps par les artères le sang oxygéné dans les poumons qui avait rempli le ventricule gauche pendant la diastole, un temps mort. Le droit avait fait le même travail avec le sang veineux bleu en l'envoyant dans les poumons pour qu'il y perdre son CO2 et s'enrichisse en oxygène. C'est un petit moteur qui ne pèse que 270 grammes creusé de 4 cavités: 2 oreillettes et 2 ventricules. Elles communiquent par deux orifices fermés par la valve mitrale à gauche et la tricuspide à droite. Ce sont des clapets qui empêchent le sang de refluer. Les valves sigmoïdes à l'origine de l'aorte et les valves pulmonaires au départ des veines pulmonaires ont le même rôle et stoppent le sang pour qu'il ne reviennent pas en arrière pendant la diastole. Le caractère le plus spectaculaire du cœur, celui qui en fait un organe extraordinaire qui n'est surpassé par aucun moteur électrique ou thermique est sa fiabilité, sa robustesse, sa capacité à travailler sans un arrêt, sans une révision, sans un changement de soupape. Infatigable, inusable, il aura battu plus de 3 milliards de fois, à 60 coups à la minute, chez un centenaire. Comment fait-il ? Est-ce un miracle, non: il se repose après chaque battement plus longtemps qu'il ne travaille. Il en profite pour récupérer, recharger les batteries qui l'alimentent en électricité et le cycle recommence, presqu'éternel. Il continue de battre même après la mort cérébrale.
NB: Si vous voulez en savoir davantage sur le cœur, vous consulterez avec profit le Rouvière, une somme consacrée à l'anatomie humaine et plus spécialement les pages de 637 à 680 du tome 1 de la sixième édition (1948), pour la partie descriptive et topographique. Pour la physiologique, vous trouverez votre bonheur avec "Comprendre la physiologie cardio-vasculaire" chez Flammarion dans la collection Médecine-Sciences.
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