Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 25 décembre 2022

EXPLICATION DE TEXTE

Monseigneur Matthieu Rougé, évêque à Nanterre vient de faire un grand pas vers la pourpre cardinalice et, qui sait, le trône de saint Pierre tant il fait une brillante analyse des maux qui accablent son Église dans une tribune du Figaro du 21 décembre. Sous l'inspiration d'un saint Esprit en pleine forme, il porte un diagnostic que personne ne contestera et conclut par un traitement qui réveillerait un mort. Jugez-en.

Il est d'abord à demi d'accord avec deux béotiens qui malgré leur méconnaissance du problème se sont permis d'avoir une mauvaise opinion sur l'état du grand corps malade dont il est encore un membre bien que (je cite) : "les scandales à répétition, concernant jusqu'à des évêques et des cardinaux, suscitent l'incompréhension voire la sidération, la tristesse, la colère, le découragement, la tentation du désengagement, comment ne pas le comprendre? L'auteur de ces lignes, tout évêque qu'il soit, est lui aussi traversé, parfois violemment, par les mêmes sentiments".

En bon docteur de la foi, il termine en rédigeant une ordonnance. Sa thérapie est  claire, nette, précise et a le mérite de la simplicité. Je cite son dernier paragraphe: "Il n'y a pas d'autre chemin à suivre pour l'Église aujourd'hui que Jésus-Christ. Ce chemin passe  sans doute .../... - il n’en est pas complètement certain - par une meilleure coopération entre des hommes et des femmes, des états de vie, des générations, des histoires et des sensibilités spirituelles ou liturgiques. Mais cette qualité nouvelle de considération mutuelle de tous ne peut provenir que d'une relation approfondie de chacun avec Jésus-Christ .../... Il n'y a pourtant pas d'autre renaissance possible pour l'Église que l'accueil renouvelé de la Nativité."

Il préconise donc un retour aux fondamentaux, ceux que le fils fondateur a énumérés dans son célèbre sermon sur la montagne, un discours-programme qui résonne encore. En 8 phrases, il avait tout dit. Je résume encore plus. Il voulait que ses disciples soient: humbles, consolateurs, tolérants, assoiffés de justice, miséricordieux, aient le cœur pur, aiment la paix. Il suffit donc à l'Église d'aujourd'hui, pour retrouver sa virginité et son élan, d'appliquer à la lettre les paroles qu'elle trouvera dans l'évangile de  Matthieu (5-6-7). Il lui faudra certes faire quelques sacrifices comme, par exemple, pour Mathieu Rougé, renoncer à se faire appeler Monseigneur, un mot qui sent la féodalité et la royauté, et, pour le pape, ne plus habiter un palais, déchirer l'acte de vente de sa religion au diable Constantin, il y a plus de 1500 ans, en échange de quelques avantages matériels et à revenir à une collégialité peu compatible avec une monarchie absolue théocratique transmise par cooptation.

Habituée aux miracles, l'Église catholique ne devrait pas avoir de  mal théoriquement à faire enfin ce qu'elle dit depuis toujours. Je crains cependant que la sainte abomination qu'elle éprouve  pour la Réforme depuis Calvin et Luther ne soit  un frein trop puissant.

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