L’erreur judiciaire appartient à la même redoutable fratrie des erreurs d’appréciation. Elle termine la cascade d’erreurs en tous les genres qui, depuis l’audition de faux témoins, de mythomanes déjà condamnés pour dénonciation calomnieuse, d’aveux obtenus sous la torture, s’est poursuivie par une instruction à charge bâclée par les erreurs de jeunesse d’un néophyte juste échappé de l’école de la magistrature et a abouti à un procès d’assises mené dans la plus grande confusion par une présidente manifestement dépassée par la perspective d’une promotion flatteuse. Le jury, lui, rempli de sourds, d’aveugles et de muets s’était rangé à l’unanimité, sans rien comprendre, aux conclusions du réquisitoire du procureur. Brave homme, il était tout content de pouvoir envoyer un innocent en prison perpétuelle, l’assurant ainsi d’un vivre et d’un couvert décents, au chaud et au frais de la république, seul moyen de garantir à ce miséreux sans le sou, sans famille, sans logis, une fin de vie digne et heureuse.
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