On parle beaucoup des drogues qui détruisent le cerveau comme l'alcool, la cocaïne, la marijuana, les opioïdes, les amphétamines, les virus et les microbes, les tumeurs qui l'attaquent et jamais d'un toxique aussi puissant et qui a les mêmes effets : l'argent.
Son pouvoir de destruction est massif et il provoque une psychose évolutive, incurable: le délire de grandeur. Elle se caractérise par une transformation rapide de la personnalité avec acquisition de nouveaux traits de caractères et la disparition des anciens. Les signes révélateurs sont : apparition d'un sentiment de supériorité, un besoin d'admiration, une exagération des comportements, une perte du sens des responsabilités et la certitude d'être au-dessus des lois, une déconnexion d'avec la réalité qui peut entraîner des passages à l'acte dangereux pour le responsable et la société. Cette pathologie redoutable frappe les anciens et les nouveaux riches avec une intensité qui croit avec le degré de la fortune. Elle est à son maximum chez les milliardaires où elle peut devenir furieuse et atteindre l'extravagance. On en a ainsi vu habiter un château digne de Versailles, voler dans un Airbus 380, se faire construire un yacht aussi grand que le Normandie.
La disparition des repères, la complicité de l'entourage qui profite de la situation accentuent les symptômes et conduisent en général à une fin prématurée dans un accident de circulation dans les airs, sur une route, dans un naufrage ou à l'hôpital dans les suites d'un AVC ou d'une thrombose coronarienne. Une autre fin tout aussi tragique se rencontre quand le milliardaire perd brutalement sa fortune dans une faillite, un krach boursier, un mauvais placement ou un retournement de la conjoncture. Le délire de grandeur perd son alimentation, la fuite de l'entourage le laisse seul pour les actes essentiels de la vie. Ramené brutalement au niveau du sol, ayant perdu tout sens de la réalité, ne connaissant plus les codes de la vie normale, il tombe en général dans une catatonie irrécupérable et finit dans un dortoir de l'armée du salut. Ceux qui arrivent à s'en sortir s'engagent le plus souvent dans la Légion Étrangère et sont volontaires pour une mission suicide tenue secrète.
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