Metteur
au point reconnu, je réponds à l’indignation générale par une mise au point qui
devrait calmer ceux qui le voudront bien. Si
vous vous prenez au sérieux ou si vous n’êtes pas sérieux, elle ne vous
concerne pas.
Dans
le premier cas, vous êtes trop content de vous prendre pour ce que vous n’êtes
pas pour avoir des raisons de changer et je ne veux pas forcer un talent que
vous n’aurez jamais. Il faut vous résigner, quel qu’en soit le prix que votre
entourage doit payer.
Le
mot parle de lui-même. Les deux syllabes ne prêtent pas au rire. Il est du
genre pète-sec et je démentirai l’expression en le voyant plutôt chez un
pandore borné, inexpressif et convaincu de son prestige que chez les papes. Leurs
prétentions, leurs erreurs, ne permettent pas de les prendre en exemple. Le
sérieux est en fait un adjectif plus trivial qu’il ne le croît.
Il
se croit supérieur à ceux qui n’y prétendent pas. Et, si on regarde dans la
gente animale, seuls l’homme et la femme se revendiquent comme tels. N’y voir
de la suffisance, de l’orgueil serait faire preuve de myopie, tant les preuves
du manque de sérieux de l’humanité sont aveuglantes. Son incapacité à les voir
traduit sa déraison qui, par moments, comme actuellement, atteint les extrêmes
de la folie furieuse.
Une
humanité engagée dans une course au suicide collectif par un appétit désordonné
qui la pousse au pillage, à la destruction, à la pullulation, à
l’extermination, à la consommation, à croire aux mirages, aux miracles ne peut
être considérée comme réfléchie, intelligente, sage, ordonnée, consciente ou,
en mot, sérieuse. Elle se prend au sérieux avec l’intensité qu’elle met à ne
pas l’être.
Si vous
n’êtes pas sérieux, le problème est le même mais en sens inverse. Rien n’y
fera, aucun moyen ne vous convaincra, votre manque de sérieux vous condamne
comme son excès à n’en faire qu’à votre tête et, comme elle manque de jugeote,
votre capacité d’erreur est du même degré que la prétention à n’en pas faire
des précédents.
Ma
réflexion, basée sur l’expérience et l’expérimentation, n’intéressera que ceux
et celles qui ont du recul, prennent de la distance, ou la garde, connaissent
leurs limites, n’ont pas d’illusions, font la part des choses et qui, en même
temps ont la sagesse de ne pas faire n’importe quoi, de suivre la mode, la
tendance, le mainstream, leurs pulsions, la foule, le plus facile, la pub, et surtout
ne croient pas ceux qui se prennent au sérieux.
Les
gens soi-disant sérieux rejoindront, pour une fois, les pas sérieux pour se
moquer de ma démonstration et ne s’y arrêteront pas. Les uns et les autres font
la majorité bruyante qui gouverne, et donne à la minorité silencieuse les soucis qu’elle a
raison de se faire.
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