Les voyages, dans la jeunesse, c’est bien. Ils ouvrent des
horizons, font découvrir des gens, des sociétés, des paysages. Ils permettent
de comparer, de réfléchir, de choisir.
Le voyage, dans la vieillesse, ça fatigue, ça fait quitter
son chez soi, ses habitudes, ses vieilles pantoufles, son fauteuil, son
oreiller, son vis-à-vis, ses bonnes bouteilles. On les remplace par des
arrivées, des départs, des salles d’attente, des chambres d’hôtel, des
inconnus, des étrangers. On n’était pas là parce qu’il y a 40, 50 ans, on avait
comparé, réfléchi et choisi, on n’était pas resté. Tout est plus petit, plus
sale, plus bruyant que dans le temps. Les gens sont plus gras, moins souriants,
pressés. Davantage de mendiants, de poubelles, de police. Même le sable est
moins blanc, les cocotiers plus petits, les glaces trop sucrées, les burgers
trop salés. Décidément les voyages forment la jeunesse et dégouttent dans la
vieillesse.
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