Le 13 mai dernier, des questions ont été posées à la cantonade.
Les réponses n’ont pas tardé. J’ai été submergé. Quel bonheur de savoir notre
plaisir partagé par des lecteurs intelligents.
C’est au hasard que je choisis les réponses. Celle-ci, très
technique, répond à l’interrogation qui agite tous les lecteurs en surpoids et
qui se demandent navrés : pourquoi je grossis vite et maigris si
lentement ?
Un diététicien a pris le temps d’une explication qui devrait
les rassurer et les déculpabiliser :
-
« Il
est plus facile de grossir que de dégrossir pour une raison simple : la
nature a horreur du vide et ce principe universel rend plus facile l’emplissage
d’une outre que sa vidange. L’effort est plus grand, le temps plus long. La
pluie qui tombe remplit vite le verre laissé sur la table de la terrasse. Il
mettra longtemps à se dessécher face au soleil. Une éponge plongée dans l’eau
se gonfle. Abandonnée, elle mettra du temps à dégorger. C’est l’attraction
terrestre qui explique l’attraction du corps pour la graisse ».
-
« Merci,
monsieur le professeur. Avec vous tout devient évident. Nos obèses vont être
contents. Ils ne sont pas victimes de leur gloutonnerie mais d’une loi de l’astrophysique
qu’on a trop tendance à oublier ».
Une autre question a suscité beaucoup de réponses. Des
pacifistes, des antimilitaires de carrière, des objecteurs de conscience ont
donné des réponses désobligeantes, malsonnantes et dénuées de l’objectivité nécessaire.
J’ai préféré donner la parole à un spécialiste de la question, un général à la
retraite qui a bien voulu sortir de son cadre de réserve pour combattre l’idée
qu’un militaire ne pouvait pas être un libre-penseur. La question n’était pas
exactement celle à laquelle il répond mais nous nous inclinons devant son
courage et l’écoutons au garde-à-vous :
-
« Repos,
ainsi la discipline, force principale des armées depuis que la guerre existe
exigerai que la pensée y soit privée de liberté. C’est une absurdité. Un
militaire ne réfléchit pas, il obéit. Il est là pour tirer ou être tué. Il n’a
pas l’occasion ni de raison de penser, sauf à rien, si ça l’amuse. Il n’a pas
besoin de liberté, c’est même contraire à sa vocation. Votre question est sans
objet. Rompez ».
-
« Merci
mon général. Vous nous avez éclairés sur la qualité des réponses que l’armée
donne aux questions que personne n’a le droit de lui poser. Vous confirmez
implicitement qu’un esprit critique n’a sa place aux armées que dans une
caserne désaffectée ».
D’autres réponses à d’autres questions attendront que vous
ayez digéré les premières pour vous être servies (à suivre).
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