Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mardi 28 mai 2013

LES AVATARS DE L’ADOLESCENCE

ou l’origine des malheurs du monde

(Feuilleton)

Introduction

Si l’homme ne devait souffrir que des colères de la nature, sa vie serait paisible le plus souvent et pour le plus grand nombre. L’actualité prouve constamment que la paix est rare et l’humanité acharnée à se combattre dans les querelles et dans les guerres. Elle paraît condamnée à ne choisir que l’option qui agresse, aigrit, pollue, tue.
 
C’est l’autre, proche ou lointain qui est toujours désigné comme le responsable de ce tohu-bohu effrayant, sanglant, de cette zizanie chronique.
 
A tous les moments de l’information surgissent les preuves de l’impossible concorde. La religion, la culture, l’intérêt rien ne permet que dure la paix. Dans une espèce animale l’entente, la solidarité sont naturelles. Elles leur permettent de partager le même territoire, se subir les mêmes menaces, les mêmes désastres. Une seule fait exception, l’homme. Lui, ne reconnaît pas les siens. Il trahit ses dogmes, ses credo, ses traités, ses promesses au point de faire du parjure une règle de vie. Il a trouvé des excuses et inventé le diable, personnage commode, une tache originelle. Le progrès aidant, il l’accuse. Le crime devient de masse. Les génocides s’industrialisent, la guerre se veut massive, intelligente. Demain, le génie nucléaire le renverra au néant.
 
Ce survol caricatural d’une réalité où l’homme patauge, effaré, malheureux, dangereux, ne tient pas compte des êtres rares, précieux, qui, sans fermer les yeux, cherchent à le rendre meilleur. Ils ne gouvernent ni les états ni les églises.
 
Nombreux sont ceux qui se disent heureux, contents d’eux et des autres, du monde tel qu’il va. Indifférents, ils sont la race dominante. Elle englobe les « malgré eux », les inquiets, les timides, les honteux, les mécontents. Ils disent n’avoir pas les moyens de la révolte. Ils s’accommodent de leur dégoût.
 
L’incapacité de regarder la réalité avec clairvoyance, de répondre sans fuir à la question, de considérer l’autre avec bienveillance est un phénomène si constant qui, puisque nous récusons un Deus ex machina pervers, nous sommes obligé d’aller en trouver le ressort chez l’homme, victime de lui-même. Plutôt que d’accuser le code génétique nous croyons que le moment fatidique, crucial est celui où la personnalité se forge.
 
La construction mentale et physique passe par trois stades. La première in utero nous échappe. La deuxième débute à la naissance et s’achève dans l’enfance. La puberté inaugure la dernière et se terminera à la mort.
 
L’importance des fixations initiales pour le futur psychologique déprécie exagérément l’influence de la puberté et de l’adolescence. La résumer à une crise, même importante, n’y voir qu’une période d’adaptation et de recherche de l’identité dans un contexte de maturation sexuelle simplifie le processus. Il s’agit bien d’une seconde naissance qui métamorphose l’enfant en un adulte qui devrait être prêt à prendre sa place dans la société.
 
Elle s’accompagne de transformations physiques et mentales d’une richesse incomparable. Le travail est long, laborieux, plein de risques, agité de conflits. Il n’est pas suivi par les parents avec l’attendrissement que le bébé suscitait. En grandissant, il a abandonné l’apparence d’un objet animé, fragile. L’entourage ne sait pas que l’adolescent réactualise en les plagiant tous les conflits qui avalent accompagné sa découverte du monde. Il n’en voit que les manifestations qui peuvent l’agresser car la nymphe en devenant imago s’est enrichie de la puissance que donnent la conscience, l’intelligence et la force.
 
Les conséquences psychologiques de la mutation sont profondes à la mesure des modifications physiques qui ont changé le corps. Le mécanisme est capable d’erreurs. La communauté parentale, le système éducatif, les valeurs du temps paraissent programmés pour les susciter. Elles peuvent ne pas se corriger. Les mauvaises réponses influenceront alors tout au long de la vie le comportement. Elles surgiront dès que la relation, la situation renverront à une expérience de ce moment-là.
 
Pour nous, c’est durant cette période, pleine d’orages, que naissent les tourments qui ravagent la société.
(à suivre)

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