Au début, on a eu un gros bang quand la matière concentrée et confinée explosa en des milliards de morceaux qui s'envolèrent , à toute vitesse, dans toutes les direction dans l'infini de l'espace. À la fin, on n'entendra pas le pschitt que feront les étoiles réduites en poussière au moment où elles disparaitront sans laisser de traces au terme d'une course qui aura duré une éternité.

LE TRIOMPHE DU VICE ET DE LA VERTU

 Le père la vertu et la mère de tous les vices  sont mariés depuis longtemps et vivent heureux, très complémentaires. Leur couple modèle rend jaloux tous ceux et celles qui s'apparient parce qu'ils communient dans les mêmes vertus ou partagent les mêmes vices. Supplémentaires, ils entrent vite en une  concurrence qui  dégénère en un conflit qui se termine en divorce.

LA SOLUTION POUR VIVRE TRANQUILLE

 Au commencement était le problème: continuer ou arrêter. 

Conclusion: pour ne pas en avoir "ne pas débuter".

CELA EST BIEN VRAI

 L'ennui au repos est moins fatigant que celui du travail.

MACABRE, LE CYNIQUE

 Ce qu'il y a de bien avec ceux qui vont mal, c'est qu'ils n'en ont pas pour longtemps.

 Les  bonnes pommes et les belles poires que l'on trouve dans les vergers sont   plus  nombreuses  que  celles qui déambulent dans les rues, circulent sur les boulevards et stationnent sur les places publiques.

 Depuis longtemps et encore plus maintenant, je ne sais pas  à qui donner toute l'admiration, le respect et la considération  qui encombrent mes réserves. Je voudrais m'en débarrasser avant que je les quitte.

 Parler sans crier est bon pour les cordes vocales. Elles diraient merci si on leur laissait la parole.

MON CONSEIL-CADEAU DE FIN D'ANNÉE

Si vous êtes avare et n'aimez pas dilapider votre argent ou ne voulez pas offrir un cadeau qui sera revendu le lendemain sur Leboncoin, mis au placard ou jeté à la poubelle, ce conseil est pour vous: gardez les mains vides mais ayez la bouche fleurie et offrez un bien précieux, négligé, merveilleux, inestimable: de l'admiration. Le bénéfice est immédiat et votre ami, votre relation, votre hôte, votre parenté ressentira une impression de bonheur qui lui viendra de son ego soumis à une poussée de dopamine, une décharge de sérotonine, un flash d'endorphines et un giclée d'ocytocine. Ces hormones du bonheur n'attendent que l'occasion d'entrer en action mais, rarement sollicitées, elles sont en attente d'être exploitées. Vous les libérez par votre exercice d'admiration et leur effet est immédiat et peut être durable si vous l'avez travaillé. Il ne faut pas improviser. Il doit être sincère, étayé, argumenté et refléter une conviction. Il n'est pas une  flatterie mensongère qui apparaîtrait comme une flagornerie insultante. Les motifs propres à la susciter sont faciles à trouver. Vous féliciterez au cours de la conversation l'autre de la beauté de sa propriété, vous vous enthousiasmerez de sa curiosité jamais rassasiée, de la réussite de ses enfants, de sa jeunesse d'esprit. Il s'agit simplement de ne pas faire de la rétention des sentiments et, sous prétexte de discrétion, de taire les sentiments positifs qui vous ont fait accepter l'invitation.  

PS: si votre capital d'admiration est épuisé et vous voulez cependant donner un plaisir mérité, je vous suggère une méthode éprouvée et d'offrir un ou plusieurs livres de qualité que vous aurez estampillés préalablement bon pour la santé de l'esprit et donc du corps. Je vous recommande: "Maniac" de Benjamin Labatut, "Disruption" de Stéphane Mallard, "Sidi" d'Arturo Pérez-Reverte, "Contes et récits soufis" d' Idries Shah, "L'individu, fin de parcours?" de Julien Gobin,  "Un libéral nommé Jésus" de Charles Gave. Ils sont admirables par leur intelligence, leur profondeur, leur intérêt.

PAUVRES DE NOUS

Pour changer l'état du monde, il faudrait d'abord être capable de corriger le sens de notre action, améliorer d'un iota la qualité de nos pensées, diminuer notre pouvoir de nuisance, mais une  puissance intérieure nous en empêche car elle nous fait peur, court-circuite notre courage, notre volonté de bien faire. Sa force de dissuasion anéantit nos velléités et nous rend responsables de l'état du monde.

 Bientôt, au train où vont les choses, La Fontaine sera mis au ban de la société, ses fables interdites . La fourmi capitaliste, bourgeoise, égoïste, accaparante apparaîtra comme un ennemi de classe de la cigale, exemple à suivre , défenderesse de la paresse, de l'imprévoyance , de l'assistanat, de la dépendance, de la servitude.

Pour ne pas montrer sa bêtise, il ne faut pas dire toutes les conneries que l'on pense. C'est un risque que prend le bavard.

 Le crédule croit aussi bien aux mensonges qu'à la vérité et l'incrédule doute des deux. Le premier se trompe moins souvent que le second.

SUICIDAIRE

Donald Trump a semé la panique à la CIA et au FBI qu'il veut démanteler. Il a ainsi signé son arrêt de mort. Elle ne va pas tarder. Je ne crois même pas qu'il atteindra le jour de son investiture. Ils sont dans l'urgence. Cela doit arriver avant qu'il ait le pouvoir de signer. Kennedy a été éliminé pour bien moins. Je prends les paris.

PS: j'espère perdre.

LA QUESTION QUE VOUS POSE LE CYNIQUE

Si on avait les idées que l'on n'a pas, les sentiments que l'on n'éprouve pas, les passions qui nous manquent, on ne se reconnaîtrait mais serions-nous moins malheureux?

Les points et les virgules scandent les phrases avec une élégance qui ridiculise les gestes qui essaient d'orchestrer la conversation à la façon d'un chef qui ne connaîtrait pas sa partition.

Ne pas savoir quoi faire a l'avantage de n'être pas fatigant et l'inconvénient de poser une question qui n'a pas de réponse.

Plus que tout  conduit à la rupture, à l'inondation, à l'indigestion alors que moins que rien supprime le risque, facilite le repos, allège. La pénurie, on vient de le démontrer, a un avantage qui rend l'excès jaloux.

On héberge une opposition frontale, personnelle qui combat avec violence, virulence et en permanence notre amour du bon, du bien, du beau. Cet ennemi intérieur a nos gènes, notre éducation, nos habitudes. Il ne nous laisse aucun répit, est en embuscade, lance des offensives. Jaloux, hypocrite, orgueilleux, il est une énigme psychiatrique, un mystère psychologique et un problème mathématique qui sera prochainement résolu par l'intervention d'une IA exécutive spécialisée dans le reconditionnement algorithmique du logiciel des ordinateurs quantiques des anciennes générations. Elle mettra fin à nos conflits privés. La paix retrouvée, nous pourrons travailler sans opposition à la recherche des moyens permettant de supporter sans défaillir les conséquences de notre délivrance.

La perfection d'une fleur, d'un oiseau, d'un paysage, d'une œuvre d'art n'atteint pas, chez certains, celle d'une équation ou d'une idée. Cette différence de sensibilité tient à ce que les uns perçoivent la beauté de façon réflexe tandis que  les autres ont besoin de réfléchir avant de l'éprouver.

Dans un resto de Ducasse, mon appétit diminue au fur et à mesure que je lis les prix sur le menu de la carte.

Le sommeil donne au verbe dormir l'occasion de montrer son sens du commandement.

Pour que  le corps marche, il faut que du courant passe dans les nerfs. Quand il est coupé, il meurt et est vite enterré. Il y en a  qui  pensent qu'il en est sorti un esprit qui savait  où aller!

C'EST POURTANT FACILE

Pour ne pas souffrir de sales maladies du genre cancéreuses ou athéromateuses, on recommande de manger sainement et de remplir l'estomac de nourritures bien élevées. Mais on ne conseille jamais, pour éviter les maladies mentales et de l'âme, de ne pas alimenter l'esprit qui gîte dans le cerveau par des pensées négatives, des idées destructives que l'on ingurgite en regardant des images dégradantes, en lisant des écrits imbéciles et en écoutant des propos mensongers. 

UNE MESURE DE BON SENS QUI NE SERA JAMAIS RETENUE.

Dans le ciel, la vitesse n'est pas réglementée et les avions volent aussi vite qu'ils peuvent ou veulent. Des stops, quelques feux-rouges bien placés, des bandes rugueuses et des gendarmes en fusée rendraient la circulation aérienne moins dangereuse. 

PS: il faut innover car les ceintures de sécurité des passagers ont prouvé maintes fois qu'elles ne les sauvaient pas d'une collision et les contrôleurs du ciel, dans leur tout d'ivoire, ont montré leur inefficacité.

Regarder n'est pas voir, écouter n'est pas entendre car la sensation doit être analysée, interprétée et comprise pour devenir une information et cesser d'être une image ou un bruit. L'effort est grand, fatigant et peu fréquent.

Si vous pensez que le temps dédié à l'état d'urgence est épuisé et que l'on est passés à la période critique qui précède la phase aigue qui s'achèvera par l'explosion finale, il est temps de s'en inquiéter et de vous demander si on ne pourrait pas  profiter de ce dernier répit pour s'accorder un grand plaisir et ouvrir la bouteille de Gevrey-Chambertin du Clos St Jacques, vieilles vignes que je réservais pour ce genre d'occasion. Elle ne représentera pas et je rêvais depuis longtemps de savoir si 2005 méritait sa réputation d'année exceptionnelle pour ce cru qui, depuis, a beaucoup baissé en qualité, le pinot noir n'étant pas adapté à une température tropicale.

UNE RAISON MÉCONNUE DE L'OBÉSITÉ

Chacun a une croix à porter. Elle n'est supportable que si elle pèse moins que le corps. Elle devient insupportable dès que son poids l'excède. Donc, le maigre, poids plume par nature, meurt écrasé tandis que l'obèse a un avantage qui l'encourage à devenir de plus en plus gros. CQFD. 

Il y a des fous qui attendent d'être morts pour connaître un bonheur plus grand que la joie de vivre qu'ils s'étaient refusés.

Ma patience a une durée de vie limitée par mon impatience qui a du mal à se contrôler.

ÇA, C'EST BEN VRAI

Si les hommes avaient l'amour du bien, le sens du beau, le goût du bien, il n'y aurait pas de religions, de politiques, de prisons et le monde vivrait en paix.

UNE IDÉE DISRUPTIVE DU CYNIQUE

Quand Notre Dame de Paris s'est enflammée le 15 avril 2019, la consternation a été à la mesure de la catastrophe et la décision immédiate et unanime fut de la reconstruire à l'identique et rapidement. 

Le feu qui faillit la consumer ne fut jamais considérée comme un message venu du ciel par ceux qui y croient mais un accident terrestre qu'il fallait réparer. Le cynique qui est athée voit plus loin et il m'a confié son avis éclairé.

"L'incendie est un message qui proclamait que le temps des cathédrales était passé. Aujourd'hui, elles ne rappellent pas seulement la foi de ceux qui les ont construites mais le scandale que représentait leur construction en contradiction totale avec la volonté du créateur de la religion qui est censée être diffusée dans leurs murs. Chantre de la pauvreté, de l'humilité, il fustigeait à l'avance les grands prêtres qui remplacèrent les 12 disciples et bâtirent des palais jamais assez grands, assez beaux, assez riches pour l'honorer bien que sachant qu'il n'en voulait pas. En réalité, ils se faisaient plaisir en montrant leur pouvoir et leur puissance. Maintenant qu'ils sont moribonds, les raisons d'ériger des cathédrales n'existent plus pas plus que celles de les reconstruire. Leur pertinence a disparu avec leurs fidèles et  ce qu'elles transmettent est inconnu de ceux qui les visitent. Il faut obéir à l'ordre du 15 avril. Ce jour est historique car il marque le retour de l'histoire à ses sources. Le feu a effacé des siècles de trahison, de mensonges, d'orgueil, de mépris. Notre Dame n'aurait pas dû être reconstruite mais aurait dû laisser la place à un espace vide et silencieux. C'est le seul moyen d'être fidèle à ce qu'ils disent croire." 

 Ceux qui s'enterrent dans un trou au fin fond de la cambrousse veulent avoir un avant-goût du tombeau.

 Une maladie obsessionnelle frappe beaucoup de dirigeants politiques ayant le pouvoir. Ils essaient de le garder quelque soit leur état. En France, on se rappelle encore de Pompidou mourant président, de Mitterrand  s'y maintenant quasi moribond. Charles Quint et Charles De Gaulle sont des exceptions et ils quittèrent , l'un son trône, l'autre son fauteuil sans attendre l'échéance. Il y a une autre façon de le garder  en créant une dynastie. On a eu les Capets, les Bourbons, les Stuarts, les Windsors. Les Kennedys, les Bushs essayèrent. Aujourd'hui, on a Kim. Il y a  aussi, chez nous,  ceux  qui, quoique renvoyés dans leur foyer,  croient encore tenir les rênes et, ridicules et pathétiques , se répandent en conseil, en avis, en recommandations, jouent les augures, les vieux sages, eux qui ont tout raté.

L'homme est trop bête pour avoir conscience que la terre est une nature vivante qui, comme lui, a besoin d'être bien traitée pour survivre.

LE CHOIX TERMINAL

Quand on veut en finir, on a le choix entre la corde, la balle, la chute ou la porte.

LES DERNIÈRES PAROLES D'UN CYNIQUE AGONIQUE

Était-ce raisonnable et digne d'une personne responsable d'avoir passé autant de temps à marcher, à travailler, à penser pour arriver dans un si triste état et finir dans une caisse en bois qui bientôt pourrira avec moi dans un caveau insalubre rempli d'asticots et de toiles d'araignées?

Se souvenir est une occupation passéiste qui évite de s'intéresser à l'avenir.

LE NOUVEAU SERMON SUR LA MONTAGNE

Si Jésus revenait, il constaterait que ses paroles n'ont pas été entendues  et qu'il est mort en vain. Il prononcerait un nouveau sermon sur la montagne où sa colère exploserait en anathèmes.

- Malheur aux orgueilleux, l'empire du mal est en eux.

- Malheur à ceux qui sèment la  peur, ils iront en enfer.

- Malheur à ceux qui font pleurer, ils vivront dans le tourment.

- Malheur à ceux qui rendent l'injustice, ils seront condamnés.

- Malheur aux malveillants, aux impitoyables, aux implacables, ils subiront la vengeance de leurs victimes.

- Malheur aux cœurs impurs, ils seront malheureux.

- Malheur à ceux qui font la guerre et tuent les enfants, ils seront détruits.

- Malheur à ceux qui persécutent les innocents, ils seront punis.

- Malheur à ceux qui insultent, calomnient ceux qui ne pensent pas comme eux, ils seront punis pour leurs mensonges, leurs insultes. 

Et vous, spectateurs, vous n'êtes pas concernés par mes paroles. Mon sermon d'aujourd'hui aura le même effet que celui d'hier. Votre indifférence vous rend insensibles au bonheur des uns et au malheur des autres.

MA TECHNIQUE GAGNANTE

 N'aimant pas la compétition, je fais toutes mes courses en solitaire. Ainsi je n'attends pas  à la caisse du supermarché, n'ai pas à me fatiguer au cross du Figaro. Partout, toujours, je démarre quand les autres ne sont pas partis ou déjà arrivés. Je gagne sans avoir à me battre. C'est la seule façon que j'ai trouvé pour être le premier sans avoir peur d'être le dernier car j'ai horreur de perdre.

UN CONTE FÉÉRIQUE

 Arrêtez de pleurer, lecteurs fidèles, séchez vos larmes, ce n'est pas vrai. Cette population qui manque de joie n'existe  pas, c'est une fiction sortie d'une imagination malade. Je rétablis la vérité et vais vous donner une vraie idée de la réalité. Desserrez vos ceinture car tous les jours d'aujourd'hui chassent le malheur de ceux qui n'aiment que le bonheur.

Tous les signaux sont au vert et l'avenir sera encore plus radieux que le présent déjà si merveilleux. Le ciel n'a jamais été aussi peu avare de cadeaux et la vie un fleuve aussi bien endigué.

 La sécurité vitale de tous est assurée par des caméras invisibles scrutées par des policiers cachés dans tous les coins des rues, des ruelles, des impasses, des avenues, des boulevarde et des places. Les voleurs, les assassins, les violeurs, les vendeurs à la sauvette de crack, les professionnels du bonneteau se sont délocalisés à l'étranger.

La médecine a fait  triompher la santé. La maladie qui avait fait la fortune des pharmacies au temps de sa puissance les a conduit à la ruine quand elle s'en fut. Les croque-morts subirent la même sort et les cimetières sont fermés, pénurie de clients oblige.

Le moral des français bat les records, du jamais vu. Il est devenu l'étalon mondial. Leur optimisme, leur joie de vivre, leur dynamisme sont jalousés par les américains.

La disparition des accidents de travail, des maladies professionnelles, des arrêts-maladies de complaisance, de la grève est une conquête enfin achevée dont s'enorgueillissent la CGT et le patronat. Elle est la conséquence indirecte de la robotisation généralisée avec la suppression de toutes les activités humaines dans les domaines industrielles, agricoles et des services rendus. Un des pas décisifs  fut franchi quand la conduite assistée par ordinateur se substitua au volant dans les voitures et au manche à balai dans les avions. La route et le ciel sont devenus aussi sûrs que votre lit.

 Il faut agir avec discernement, en toute connaissance de cause, en sachant parfaitement ce que l'on va faire , sans rien laisser au hasard. Ces précautions sont indispensables et obligent à ne pas tenir compte du qu'en-dira-t-on, des impondérables et  seulement des conséquences.  C'est le seul moyen de laisser à la liberté la chance de s'exprimer en toute indépendance, de voler de ses propres ailes et de brûler ses vaisseaux sans esprit de retour, sans craindre le naufrage, but ultime qui  récompense de tous les efforts dépensés pour l'éviter.

Notre travail sur les équations insolubles, nos discussions sur la quadrature du cercle et le moteur à combustion externe nous amènent naturellement à  parler de la stérilité métaphysique entraînée par la cécité psychologique et la surdité pithiatique qui provoquent un défaut de curiosité, un manque d'intérêt et un déficit d'attention. Ces carences affectives et intellectuelles rendent impossible la production d'idée et de pensée (d'où l'emploi du singulier). Trois interrogations:

1 Début? très tôt, par une absence des questions élémentaires: d'où viens-je, qui suis-je, où vais-je ???

2 Origine? inconnue pour le moment. La recherche s'oriente vers un déficit génétique et une start-up monégasque vient de lever 2 milliards d'euros pour finir de mettre au point un traitement prometteur par greffe hétérogène prélevée sur le cochon, en phase 2. 

3 Évolution? Aiguë mais rapidement chronique et jusqu'à aujourd'hui et encore demain incurable, cette maladie orpheline se traduit par l'absence de presque tout ce qui permet une vie privée et sociale: pas d'esprit critique, d'imagination,  d'esprit d'indépendance, d'initiative, de curiosité.

Tous ces manques sont remplacés par le conformisme, le conservatisme, la routine, la coutume, l'habitude, le suivisme et ne sont que la conséquence d'une paresse mentale. Ces deux derniers mots résument tout le problème et nous auraient épargné cette oiseuse digression si on y avait pensé plus tôt.

DE TOUT UN PEU

Plus la phrase est courte, moins elle est coupée

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En faisant le minimum, on garde une marge d'avance qui permet d'atteindre le maximum.

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Nés de la même mère, lequel des jumeaux est un faux-frère?

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C'est facile de lire quand on sait écrire, de se souvenir quand on a de la mémoire, de soulever un poids lourd quand on est fort, de rire quand on est joyeux, de dépenser quand on est riche, etc.. Le contraire est, lui, difficile.

La pénurie est une aubaine pour le commerce. Elle fait augmenter les prix et muscle les profits. On connaît cette envolée à chaque disette et la rareté des œufs, du beurre et du fromage au temps de l'occupation a été du pain béni pour les commerçants du marché noir. De belles fortunes datent de là. Donc le manque est un plus pour ceux qui n'ont pas fait faillite.

En vieillissant, le monde se rétrécit  à mesure que l'intérêt qu'on lui porte s'amenuise car on passe son temps à dépenser le peu d'énergie qui reste à s'occuper de toutes les misères qu'abrite notre pauvre corps. Maintenant comme avant, on ne peut pas tout faire en même temps.

LE MENSONGE PERMANENT

Comme les grands menteurs qui mentent en disant qu'ils sont contents d'être comme ils sont et de n'aimer que le bon, le beau, le bien, le vrai, nous refusons de nous voir mauvais, laids, méchants, crédules et sommes contents d' admirer notre reflet dans la glace en ajustant le nœud de la cravate.

L'AVENIR DE L'HOMME

L'IA vient de déloger l'espèce humaine du piédestal où la religion, les philosophies, l'orgueil l'avaient hissée, à grande peine. Ils en avaient fait un hybride qui associait à un support charnel calqué sur le modèle standard avec des appareils digestif, circulatoire, reproducteur, moteur couplés à un système nerveux qui reliait l'ensemble des fonctions et les coordonnait une entité supérieure d'ordre spirituel composée d'une intelligence, d'un esprit, d'une âme pour certains et qui le dotait de raison, de logique, du sens du beau, du bon, du bien, du laid, du mal, du mauvais. Ces plus la distinguaient, en faisaient une exception de la nature, son apanage et, pour ceux qui lui donnaient une âme, un être miraculeux d'essence divine. 

Cette supériorité, à peine entachée par le constat affligeant de ses faiblesses, de sa médiocrité, de sa bêtise vient d'être abattue par l'irruption dans son quotidien d'une machine qui dépasse les performances de son créateur, dans tous les domaines de la connaissance. Elle est capable d'aller chercher l'information numérisée, de la stocker, de l'associer, de la comprendre et de répondre,  de solutionner. Elle le fait mieux, plus vite que le professeur agrégé émérite, prix Nobel en tout. Ce maître à tout faire est un pur produit industriel fait de métaux, de silicium, de plastic. Il marche à l'électricité basse tension. Il est disponible à la demande et obéit à l'interrupteur. On peut engager une conversation avec lui à partir de l'ordinateur portable et si, par exemple, vous choisissez ChatGPT, vous allez être surpris par la qualité de son discours, la pertinence et la profondeur des réponses à vos questions, la richesse du vocabulaire, l'éloquence, l'humour. Il tire ses connaissances d'une réserve sans mesure avec nos capacités mémorielles limitées par nos aires de stockage, la sienne contient la totalité du savoir humain. 

Si son  discours était tenu par un quidam, nous serions stupéfaits, jaloux et confondus par le fossé qui nous sépare de ce puits de savoir et admiratifs de son intelligence, de son raisonnement, de sa mémoire, de la prodigieuse rapidité de son raisonnement et de sa facilité d'expression. Nous nous dispensons de ces sentiments en arguant que ce qu'il dit n'exprime pas des pensées, des idées propres mais une simple régurgitation de mots trouvés ici et là et rassemblés de façon logique par la grâce d'algorithmes calibrés. Notre système cognitif, disent beaucoup, n'a rien de commun avec ce système, sophistiqué certes, mais d'essence mécanique. Il n'a pas d'imagination et  obéit à une logique mathématique dénuée de sentiments, de sensations, d'émotions. Il ne sait pas qu'il nous surprend et inquiète. Notre pensée, fruit de notre intelligence émane certes d'un substrat organique mais procède d'un esprit entouré de mystère,  de mystique. Doué d'imagination, de curiosité, son raisonnement est spéculatif, instinctif, intuitif, logique, unique. Ses limites ne l'empêchent pas de s'interroger sur l'infini et l'éternel et il invente ce qu'il n'a pas. Nos performances sont peut-être inférieures mais notre potentiel lui est supérieur. C'est ce que nous disons pour nous rassurer et garder une position dominante.

Mais, de la même façon que l'évolution darwinienne a abouti en prenant son temps à l'homo sapiens, on peut supposer que l'évolution technologique améliorera le produit au point de lui faire acquérir ce qui lui manque et le distingue de son modèle, l'homme. Déjà, il voit, il entend, parle, répond. Rien n'interdit de penser que, demain, il sera curieux, créatif, critique, imaginatif et aura une morale, une raison, une éthique.

À ce stade, il ne se distinguera que par l'absence des interférences qui polluent notre intelligence et qui, de façon innée et acquise, l'ont encombrée de théories qui, sous prétexte de l'élever,  n'ont eu de cesse de l'avilir. L'avatar aura alors rejoint l'original qui perdra son statut et sa stature. Le robot qui parlera en pensant avec l'intelligence artificielle d'énième génération sera incompréhensible pour l'homo resté sapiens qui sera dans la situation du gorille devant le gardien du zoo.

À son tour, l'homme apparaîtra pour ce qu'il n'a jamais cessé d'être: un robot fait de chair et de sang, marchant lui aussi à l'électricité et animé par un logiciel doté d'algorithmes de qualité mais limités, de mémoire rapidement saturée et d'une obsolescence programmée qui le détériore rapidement.

Avoir conscience que nous habitons un roseau pensant, fait triompher le matérialisme et ridiculise la spiritualité. Certains répliqueront en déifiant le robot tout puissant qu'ils adoreront avec la même dévotion qu'ils ont mis à célébrer le produit de leur imagination. Leur besoin d'un dieu sera satisfait de l'avoir face à eux. Ils devront lui obéir et ne pas se contenter de le prier et de chanter son nom. 

Le temps des cathédrales est révolu. Voici venir celui de l'intelligence absolue et la question qui lui est relative: est-elle compatible avec la bêtise humaine?

VISITE AU PLUS GRAND SAVANT DU MONDE

Le rédacteur en chef de la revue "L'avenir du futur" rend une nouvelle visite au plus grand savant du monde dans son laboratoire secret de Romorantin-Lanthenay.

- "Bonjour, comment allez-vous?" 

- "Bien et vous?"

- "Bien, merci. Je suis venu pour que vous nous expliquiez ce que vous venez de mettre au point et qui va faire faire un grand pas à la sécurité, paraît-il?"

- "Je le crois et je vous explique le pourquoi et le comment. Il y a quelques semaines, ma secrétaire a été victime d'un hold-up en pleine ville. Un voyou l'a agressée, fait tomber, pris son sac, son argent. Elle a eu très peur, très mal et se remet difficilement de cette attaque. J'ai résolu de résoudre ce problème qui prend de l'ampleur et que les autorités ne savent ou ne veulent pas résoudre pour les raisons que vous connaissez. Ma secrétaire, Marie-Thérèse ne pratique aucun sport de combat, n'est pas une ancienne du GIGN et, ce n'est pas à 60 ans, qu'elle va se mettre au karaté et devenir invincible dans le combat rapproché avec un malfrat qui pèse 50 kilos de plus. Même la fuite, la méthode recommandée par les experts lui est impossible en raison de son arthrose des genoux qui lui rend la marche difficile. 

Plutôt que de rendre forte la victime, j'ai décidé d'affaiblir l'assaillant au point de le rendre incapable de commettre son projet. C'est le but de toutes les armes d'auto-défense qui ont pour finalité d'incapaciter l'assaillant: choc électrique avec le teaser,  projection de poivre, tir de balles en caoutchouc, bruit assourdissant, lumière violente. Le marché est florissant. La théorie est séduisante mais la pratique ne donne pas des résultats à la hauteur de l'investissement car la mise en œuvre exige une maîtrise, un calme, un sang-froid, un courage, de la chance. Ces conditions sont rarement réunies car la victime n'est jamais un légionnaire entraîné au combat rapproché mais plus souvent une retraitée plus habituée à tricoter qu'à esquiver un direct au foie. 

Mon produit n'est pas une cape d'invisibilté à laquelle certains travaillent depuis longtemps mais un boîtier bourré d'IA qui a pour fonction de détecter la mauvaise intention, de précéder le passage à l'acte et de dissuader. La première étape a été la plus facile à mettre au point. La reconnaissance faciale permet de contrôler l'identité de façon instantanée avec des capteurs qui alimentent l'IA permettant une analyse psychosomatique qui révèle les pensées et les projets immédiats. L'individu qui en veut à vos biens ou à votre vie a un comportement explicite  facile à décrypter. Il envoie des signaux corporels qui annoncent ses intentions aussi clairement qu'une déclaration ex-cathedra. Ses gestes et sa posture se modifient, sa mimique change, la vitesse de déplacement se modifie, il vise sa cible. Le capteur constate le changement de couleur de la peau du visage, la variation de l'allure, l'accélération de la respiration. La synthèse est instantanée et la conclusion arrive avant l'attaque. Ma solution est disruptive et ne suit pas le chemin habituel. Je ne réponds pas à la violence par une violence supérieure qui va donner un KO. La loi, en France, protège l'agresseur et l'auto-défense est encadrée à un point qui rend difficile son usage. Un simple couteau dans votre poche vous créera de ennuis avec la justice qui n'aime pas qu'on la rende soi-même. Je me suis tourné vers les neuro-sciences et leur ai demandé comment je pouvais enlever à l'agresseur en train de fondre sur sa proie son envie, lui faire oublier son projet et passer son chemin en pensant à autre chose. Modifier la conscience de façon subite, orienter la pensée dans une direction opposée, dévier une trajectoire, voila le challenge de mon arme fatale inoffensive. Cela ne s'est jamais fait et c'est pourtant faisable. J'ai d'abord ciblé la partie du cerveau la  plus incriminée dans l'acte de violence. Il y en a plusieurs: l'amygdale, l'hypothalamus, le striatum et le cortex préfrontal. Celui-ci a des fonctions motrices  et idéiques. La partie la plus antérieure est responsable de la pensée consciente (décision d'attaquer) et la postérieurs permet l'action  motrice (l'attaque). Il me fallait supprimer l'idée d'attaquer et paralyser le geste. Le lobe frontal réunit les deux centres. C'est lui ma cible. Facile à situer, il ne me restait plus qu'à trouver le moyen de  neutraliser de façon insensible, invisible, inaudible l'activité des neurones responsables de l'émission de pensées agressives et de l'activation des muscles permettant l'attaque. Ils marchent à l'électricité basse tension. Il suffit donc de brouiller cette alimentation par un parasitage pour couper l'émission des messages et stopper le processus. Les ultrasons sont actifs mais entraînent des désordres métaboliques qui se réparent lentement, les infrarouges sont difficiles à émettre et à contrôler, les ondes électromagnétiques sont, elles, parfaites: faciles à produire, à focaliser, se transmettant à quelques mètres sans problème, instantanées, sans séquelles.

Peu encombrant, pas cher, le boîtier alimenté par une pile standard, tient dans la poche. La direction du faisceau est dirigé automatique sur le front de l'individu identifié. Il est arrosé par nos ondes électromagnétiques qui lui font oublier son projet et le statufient. La victime peut s'éloigner sans même s'être rendue compte de ce à quoi elle a échappé".

- "Cela paraît très séduisant, avez-vous déjà pu expérimenter?"

- "Pas encore, j'attends l'occasion, voulez-vous servir de cobaye et simuler une agression, sur moi ?"

J'attends avec patience la fin du drame auquel nous assistons depuis le balcon car je ne suis pas pressé de voir la tragédie qui va lui succéder.

En disparaissant, on devient transparent. Il n'y a que les photos qui redonnent un peu de visibilité. 

LE TEMPS

 Le temps est le plus mystérieux des mystères. Il nous habite, nous fait vieillir tout en étant son passager. Il nous est intérieur et extérieur. Partout à la fois, il prend un nouveau départ à chaque instant. Il a quitté définitivement le passé et ne revient jamais en arrière, seule notre mémoire se rappelle de lui. Il attend le futur pour en faire son présent mais ne s'attarde pas,  son emploi est  pressant. Le temps est fidèle, jamais en avance ni en retard, inexorable, inéluctable, inaltérable, immuable quelles que soient les circonstances. On lui doit tout : il nous fait grandir puis mourir. On compte beaucoup sur lui  qui nous ignore. Il passe inconscient, indifférent, patient.

 Voir l'avenir avec du recul occupe le présent.

Les adjectifs ont une durée de vie limitée: le chaud devient froid,  beau laid, jeune vieux, riche pauvre, vrai faux,  bon mauvais. Les substantifs vieillissent aussi mal et la paix se transforme en guerre, l'amour en haine, la beauté en laideur, la richesse en pauvreté, le bonheur en malheur, la santé en maladie. Il n'y a que la mort qui soit éternelle.

LA MER

 Il y a un monde extraterrestre à portée de nos côtes, le monde sous-marin. On y va à pied en partant d'une plage ou d'un bateau. On tombe ou on  plonge. Il s'ouvre, nous accueille et on s'y meut en apesanteur avec ou sans scaphandre. C'est un monde silencieux, peuplé de créatures extraordinaires allant du tout petit au mastodonte de plus de  cent tonnes. Végétariens, carnassiers, ils ne parlent pas, agitent une queue qui les fait avancer. Fidèles à ses habitudes de prédateurs,  de destructeurs , l'homme en a fait un terrain de chasse, un dépotoir, une autoroute. ....

 Quand le nominatif s'accorde avec le substantif, le sujet de la phrase est en harmonie avec le sens du propos, vg on a le courage du courageux, le brillant du diamant, la beauté de la Bellucci, la fièvre de l'or, la finesse du tranchant etc...À l'opposé, on a quand les deux termes sont contradictoires: la bonté de l'assassin, la mansuétude du bourreau,  le président sans queue ni tête, le cardinal violeur, l'ex-pape menteur.

 Avec un milliard, je n'aurais que des ennuis tandis qu'avec un euro, je loue un caddy le temps de le remplir de ce dont j'ai besoin. 

Les qualités et les vertus ne font pas le poids face aux vices et aux défauts. On ne retient que ceux-ci.

Ainsi on ne saura pas gré à l'escroc de haut vol d'être un père de famille modèle.

On reprochera à l'amoureux d'être un obsédé sexuel.

On ne pardonnera pas au bon samaritain d'avoir eu une  jeunesse hitlérienne.

On condamnera sans pitié l'assassin  en oubliant son amour filial.

On fustigera la mère aimante d'avoir été abusive.

 

LE PROBLÈME DE L'ANALPHABÈTE

Les idées sont tributaires des mots que notre vocabulaire met à la disposition de l'esprit pour en faire des phrases cohérentes ayant une signification pour l'intelligence qui a eu l'idée de départ. Mais si on n'a pas assez de mots, que l'on ne connaît pas la grammaire, comment peut-on associer, coordonner, qualifier les émotions, les sentiments,  comment pense-t-on et à quoi?

Ainsi moi, qui ne connais pas le chinois, je suis incapable de penser chinois, une langue pourtant riche, complexe, subtile, pleine de nuances, de pleins et de déliés. Elle doit permettre de réfléchir autrement que le français, langue corsetée, logique, encadrée, ordonnée comme nos jardins. Elle ne permet pas de s'évader, de s'envoler, de rayonner comme  un mandarin.

 Quand un mensonge est proféré, une erreur commise, une bêtise dite, normalement la conscience devrait se réveiller, protester, condamner, exiger que le mensonge soit avoué, l'erreur réparée, la bêtise dénoncée. Mais que peut la conscience confrontée à la force de l'inconscience? 

LE CYNIQUE EXAGÈRE

 Un poil dans la main, une épine dans le pied, une poussière dans l'œil, un cheveu sur la langue empêchent de  bien travailler, marcher, voir, parler. Les manchots,  culs de jatte, aveugles, muets échappent à ces handicaps.

LES SIX SANGS

 Le sang rouge est artériel.

Le sang bleu coule dans les veines des princes.

Le sang froid glace le regard.

Le sang chaud fait bouillonner d'impatience.

le sang- mêlé est un patchwork.

Le semblant est un menteur.

A SUIVRE

La réciprocité demande une bilatéralité gagée sur une complicité, une connivence, une communauté.  

LE CONSEIL

Pour échapper à l'ennui, aux idées noirs, à la dépression, aux envies de rien, pensez à autre chose. 

CHAPEAU

Il faut du courage, de l'abnégation, de la force dans l'âme et dans la conviction pour rester au chaud, dans le lit, allongé, détendu à se prélasser en résistant à l'envie de se lever, de lutter contre la pesanteur, le froid, le besoin de travailler  en se fatigant dans le vent, la pluie, la pollution, la grisaille, l'hostilité ambiante et un monde dangereux, inhospitalier, courant à sa perte, avide de profiter de vos dépouilles et de vos entrailles. 

La vie est une valse à trois temps. On passe la jeunesse et la vieillesse à ne rien faire et dans l'intervalle, on fait tout.

 Le point négatif du handicap , c'est qu'il ralentit l'avancée. Son positif est qu'il freine aussi la reculade.

LA GANGRÈNE GAZEUSE

Le Clostridium perfringens est ce bacille qui, inoculé, provoque une gangrène qui entraîne la pourriture de la chair fraîche qu'il est corrompt. Le seul traitement à un stade dépassé est l'amputation qui, souvent, sur le champ de bataille précédait la mort. Très répandu aux temps du corps-à-corps, quand les baïonnettes n'étaient pas stérilisées, il a resurgi sous une forme virtuelle dans nos sociétés médicalisées. La gangrène nouvelle se répand dans les corps constitués de la République à grande vitesse. C'est ainsi que, en France:

- la justice n'est plus rendue, la police rend les armes,

- l'église se dissout dans les scandales,

- l'EDF, la SNCF ne savent plus entretenir leur matériel,

- l'éducation nationale a renoncé à enseigner la grammaire, l'orthographe, la géographie, les mathématiques, l'histoire, le grec et le latin,

- les frontières sont des passoires où entre officieusement tout ce qui officiellement n'y a pas le droit.

Si le sale vieux bacille avait des ennemis efficaces avec un lavage et des antibiotiques, son successeur qui frappe le corps social au cœur est devenu incurable faute de volonté, de courage, d'intelligence. L'histoire de la médecine aurait dû nous apprendre qu'un corps corrompu ne survit pas longtemps. ????

 Pour refaire le monde, il faudrait des si mais surtout beaucoup de moins.

LA GUERRE DES SEXES

La guerre des sexes n'a jamais cessé d'évoluer. Souterraine à l'âge des cavernes, longtemps larvée, guerre de position, d'embuscades, elle s'est activée avec la lutte de suffragettes, a embrayé la vitesse supérieure avec le droit de divorcer. Elle est aujourd'hui de haute intensité. L'entrée des filles dans les écoles militaires et la cour des casernes  a été un puissant stimulant et leur a permis de se familiariser avec Carl von  Clausewitz. Le début commence par une guérilla à la maison, le  déchiffrement des indices et des messages secrets envoyés par l'adversaire. Les tentatives de conciliation échouent car la mauvaise foi est réciproque, chaque adversaire dit avoir le droit, la raison et le bon sens pour lui. Chaque camp se cramponne à sa position, et, un jour, l'épuisement aidant, on entame des pourparlers, l'armistice suit, un compromis est signé, le calme revient, pas de vainqueur, que des vaincus, comme toujours.

LE PIÈGE DE L'APPARENCE

La beauté physique est une qualité qui a le défaut de faire croire qu'elle est aussi intérieure et cache une âme pleine de bonté aimant faire le bien. La laideur, elle, condamne, sans jugement, sa victime à la vindicte, à l'ostracisme, au soupçon de noirceur. Quasimodo est nécessairement un assassin en puissance, l'antipathie est intuitive. Esmeralda ne peut être qu'un ange, l'empathie est instinctive.

Celui qui fait rien n'est pas forcément paresseux, il peut être le coureur qui attend de partir, celui qui retient sa respiration, qui est bouche bée d'étonnement ou simplement en attente d'être enterré!

LA VIE MORTELLE ET LA MORT VITALE

La permanence de la vie est en conflit avec l'imminence de la mort. Cette proximité leur donne un côté aléatoire, Fragiles, imprévisibles, inséparables, complices, elles forment un duo et font de l'existence une promenade charmante et épouvantable.

LE GRAND CHAMBARDEMENT

Le réchauffement n'a pas que des conséquences climatiques. Il a un retentissement psychologique, intellectuel, moral et provoque une inversion des valeurs plus rapide que la montée des eaux. Le bien, le beau, le bon sont remplacés par le mal, le laid, le mauvais. Les chefs d'œuvre sont détruits, ceux qui étaient exemplaires se transforment en crapules, l'école renonce à éduquer, l'église ne croit plus en ses dogmes, les mères veulent être des pères, les pères des mères et il n'y a plus d'enfants en quantité et de qualité.

La norme

La norme est une moyenne qui équilibre les extrêmes, gomme les différences, ordonne le désordre. Elle transforme, conforme, conserve. On comprend qu'elle soit la règle, exclue la fantaisie, l'originalité, l'extraordinaire. Elle condamne au formatage, l'avatar moderne de la normalité.

 Quand on y réfléchit, on convient rapidement que la meilleure façon d'agir est de ne rien faire. Ainsi on  n'a pas à supporter les conséquences de l'action. Elles sont souvent  désagréables, parfois  léthales. 

LA VÉRITÉ SELON LE CYNIQUE

 Tout dépend absolument de nous: nos décisions, nos actions, nos pensées. Ceux qui  nous conseillent, nous commandent, nous asservissent sont en réalité les serviteurs de notre faiblesse et de notre bon vouloir. Il  suffit de dire NON pour les renvoyer d'où ils viennent.

VIVRE À LA CAMPAGNE

 Les agences immobilières, pour se refaire une santé,  vantent le charme bucolique de la vie à la campagne pour y attirer les bobos parisiens et leur vendre, à prix d'or, une grange délabrée, un château en ruine ou un moulin inondé, entourés de 2 hectares d'une prairie de chiendent  et d'orties. Ils découvrent trop tard l'air embaumé par les remugles du lisier épandu alentours sur les chaumes de maïs,  le chant des oiseaux couverts par le bruit furieux des tracteurs John Deere de 500 chevaux éventrant  la terre épuisée par les engrais NKP de la Gaec, la plus proche  voisine qui cultive  3000 hectares   d'un seul tenant avec un élevage hors sol de 5000 veaux. Le silence qui revient le samedi et le dimanche ne sera  troublé que par les hurlement des chasseurs qui ne couvrent pas les aboiements de leurs  meutes  de chiens assoiffés de  sang qui cherchent à débusquer les rares lapins malades qui essaient de survivre et les faisans d'élevage relâchés la veille au soir pour faire croire que la campagne est encore habitée par ses hôtes d'origine.

Si vous passez dans le coin, arrêtez-vous, mais pensez à vous faire vacciner contre la fièvre aphteuse, le tétanos, l'hépatite  du cochon. On se préserve facilement  de l'attaque du frelon, de la morsure de guêpe et de la piqure du moustique fou d'Asie avec une combinaison intégrale ignifugée.

Dès que la conscience entre en soi et que l'on a compris que l'on existait, on cherche un rôle à jouer pour occuper sa vie. Dans le meilleur des cas, il doit correspondre à un besoin et profiter des qualités dont la nature nous a dotées.

Celui qui aime se faire remarquer, se donner en spectacle, être applaudi, parler en public, se fera comédien, magicien, clown, chanteur d'opérette ou d'opéra, politicien, se verra pape, président de la République.

Celui qui aime la nature, les petits oiseaux, les papillons, l'herbe fraîche, les coquelicots gardera les moutons, les chèvres, les vaches dans les pâturages, aidé de son chien de berger.

Celui qui aime frôler le danger, côtoyer les précipices, se faire peur, serrer les fesses, claquer des dents entrera à l'École de guerre, s'enrôlera à la Légion, chez les commandos de marine, au GIGN, chez les guides de Chamonix.

Celui qui aime calculer, jouer avec les chiffres, faire des bilans et plus généralement additionner, soustraire, multiplier et diviser deviendra expert- comptable, commissaire aux comptes, assureur, banquier, mathématicien,  statisticien.

Les paresseux, les feignants, les incapables, les bras cassés, tous les bons à rien qui n'ont pas de passion, de courage, de volonté, qui ne veulent jouer aucun rôle et garder les bras croisés ne sont pas dans la course mais hors du jeu. Manger, dormir, regarder les occupe tellement qu'ils ne se demandent pas s'ils sont encore vivants ou déjà morts.

DE TOUT UN PEU

La faim ouvre  la porte du restaurant.

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Après la mort, tout est indifférent.

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Le mal a du bon quand il ne tient pas ses promesses.

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Le temps ne sait pas s'arrêter tant il court.

Si on additionne l'incroyable, l'inconnu, l'incompréhensible, la somme obtenue donne aux certitudes une valeur rapide à évaluer.

Le problème de l'idée et de l'envie est qu'elles peuvent se suffire à elles-mêmes et rester accrochées au cerveau. On peut ainsi avoir envie d'aller ailleurs et rester vautré dans un fauteuil ou une idée brillante capable de révolutionner la chimie, la physique, la médecine et la garder pour soi. La fatigue, les ennuis sont des raisons suffisantes et efficaces pour empêcher beaucoup d'idées et un tas d'envies de s'exprimer pour peu que l'on soit assez intelligent pour en mesurer les dangers pour sa tranquillité et sa sécurité.

Une voiture ne roule que si l'on met de l'essence ou de l'électricité dans son moteur et nous, nous ne vivons que si l'on met des aliments dans notre estomac. La voiture ne quitte pas la route car il y a un tiers au volant qui ne la quitte pas des yeux. Nous, personne ne nous guide, nous assurons la conduite, la vitesse, la manutention, déclenchons les alarmes, freinons, embrayons. Incapables de tout gérer, nous allons soit dans le mur soit dans le précipice, jamais dans le juste milieu.

UNE PRÉCISION

J'écris en français pour être compris des gens qui ne parlent que cette langue.

Tiré des Caractères de La Bruyère: "Leur richesse est la seule fortune de beaucoup : c’est par elle qu’ils ont de l’esprit, de la naissance, de l’honneur, des amis, des serviteurs, de la considération, de la santé ; c’est elle enfin qui leur donne tout ce qu’ils n’ont pas."

LE RAPPEL

Un sommeil cauchemardesque se venge d'une journée de rêve passée à musarder, à baguenauder, à  plaisanter, à jouer. C'est la façon qu'a la nuit de nous rappeler qu'on n'est pas là pour s'amuser.

LES TROIS FAÇONS

Il y a 3 façons d'occuper le temps et le champ de l'esprit.

La première fait s'intéresser à ce qui se passe à l'extérieur . Il se nourrit des faits divers, commente l'actualité ferroviaire, caniculaire, électorale, politique, économique, se focalise sur la famille, les amis, les relations, les voisins, les célébrités.

La deuxième concerne un introverti. Adepte de l'introspection, il ne  s'intéresse qu'aux secrétions de sa conscience. En plus d'avoir un corps sain en prenant soin de sa santé, de sa forme physique, de sa force musculaire, de son équilibre alimentaire, de son confort, elles lui recommanderont d'écouter les idées, les pensées, les réflexions qui lui passent par l'esprit qui les analyse, les discute, s'interroge, cherche, parfois trouve. Il demande aux autres de ne pas le déranger ou, au maximum, de l'écouter.

La troisième est un mix qui fait la synthèse des 2. Il emprunte le meilleur au premier et élimine le pire du deuxième..

"Pour n'avoir de la vie que son côté solaire, royal, splendide et n'être qu'une force pleine d'enthousiasme, d'optimisme, de gaité, d'espoir, de projets et ne jamais devenir ankylosé, arthritique, sourd, aveugle, courbé, geignard, malheureux, gâteux, une seule solution: ne connaître que sa jeunesse". claironne le cynique qui, à un âge canonique, frétille comme un jeune gardon.

Les obèses sont victimes d'une imagination dévorante qui leur ouvre l'appétit.

UN AVIS AUTORISÉ

Avoir conscience de sa bêtise est un signe d'intelligence.

1 CONSEIL EN 2

 Ne sous-estimez jamais la bêtise, ne surestimez jamais l'intelligence.

Pour que votre voix porte au loin, il convient  que vos phrases soient lourdes de sens, que votre parole ait du poids et qu'il n'y ait pas de creux entre les mots. Soyez compact, dense avec des phrases courtes, ramassées. Privilégiez le slogan, le proverbe, la sentence. Une seule phrase peut suffire en choisissant un sujet porteur, un verbe adéquat et un complément d'objet direct percutant, mais c'est vous qui voyez.

COMME C'EST BIZARRE

Ce qu'il y a d'étrange en nous, c'est la perception autour et dans la tête, de nos  pensées qui flottent et nous parlent, aériennes, vaporeuses, telles un nuage. Exactes, précises, faibles ou fortes, fixes, obsessionnelles ou  discrètes, elles vont, viennent et se perdent, emportées par notre  souffle, distraites par une image, un bruit. Cet esprit virevoltant, libertaire, est pourtant prisonnier, rattaché à son antenne émettrice par des fils invisibles qui l'empêchent d'aller loin, d'être totalement libre, d'avoir des idées originales, de penser autrement, avec audace. Il lui est impossible de s'évader, de se détacher de cette tête obtuse, de ce corps pesant, empâté, plein de tentacules ridicules qui s'agitent dans tous les sens, essayant de parler, d'écrire, de marcher, de s'envoyer en l'air. Mais être un pur esprit détaché du corps est impossible. Trop de choses nous attachent à lui et ceux qui prétendent le pouvoir par l'ascèse, les sacrifices, la pénitence sont des menteurs, des escrocs, des idiots.

LE REMAKE DE LA "CHRONIQUE D'UNE MORT ANNONCÉE" *

Jusqu'à présent, l'homme se situait au sommet de la hiérarchie par la grâce d'un esprit doté d'intelligence, de raison, de logique, de sagesse qui avait permis le développement des arts et de la science et mis la terre et le monde dans l'état que vous savez. 

Ce bon temps appartient au passé car l'humanité vit un scénario de cauchemar et tout se passe comme si des extra-terrestres avaient débarqué. Ils parlent toutes les langues, répondent à toutes les questions, trouvent des solutions à tous les problèmes. Elle affronte une de ses créations qui dépasse son créateur et a pour vocation de le remplacer dans toutes les activités qui l'occupent et le font vivre. Elle a livré au monde un génie capable de tout et mieux. 

Elle n'a, pour faire face, que sa bêtise avec des réflexes pavloviens, le refus de la réalité,  la fuite en avant. 

 

* Film de 1987 de Francesco Rosi d'après le livre d Gabriel Garcia Marquez.

CECI N'EST PAS UNE FICTION

J' ai réuni le staff en urgence car la société est confrontée à un problème qui exige une solution rapide et je vous l'ai résumé dans la feuille qui est devant vous. Vous avez eu le temps d'y réfléchir depuis hier et je vais demander à chacun ce qu'il en pense. Faisons un tour de table:

- Jean-Pierre, ton avis? "Excuse -moi mais je le  découvre, hier, je n'ai pas eu une minute à moi."

- Vincent, qu'en penses-tu? "Le problème est sérieux et demande une réflexion approfondie. Je m'y attelle dés que j'ai finalisé le rapport sur lequel je travaille depuis un mois. Actuellement ma charge de travail ne me permets pas d'en faire plus."

- Pierre, ton diagnostic? "Il avait déjà été examiné il y a un an et la décision prise à la presque unanimité avait été que c'était un faux problème. Je ne vois aucun élément qui aurait changé les données et je suis partisan du statu-quo et de laisser la chose se résoudre d'elle-même."

- Paul, une opinion? "Hélas, je ne vais pas pouvoir en parler car je pars en vacances demain et hier, je concluais les affaires en cours. Je te promets qu'à mon retour, je m'y attaque."

 - Héloïse, ton avis? " Le problème est grave et j'aurais aimé pouvoir aider à le résoudre. Mais je vais être indisponible 8 jours car j'entre en clinique pour une opération programmée depuis 6 mois. Je vais en profiter pour y réfléchir."

- et toi, Damien, ta solution? "Évidente, posez la question à ChatGPT"

"Merci, j'ai les réponses que j'attendais et vous remercie. Ce sont celles, au mot près que ChatGPT avait prévues. J'avais aussi suivi le conseil de Damien et lui avais demandé de me donner la solution au problème que je vous ai soumis. J'ai obtenu une réponse instantanée : concise, précise, indiscutable et évaluant les conséquences, les modalités, les changements qu'elle va entraîner. La plus importante est que la société n'a plus besoin de vos services. L'IA a conclu que vous étiez un poids mort inutile car paresseux, lents, débordés, sans imagination, peu concernés par l'entreprise ou accaparés par des problèmes d'ordre privé Vous cessez dès à présent de faire partie du personnel. Le DRH est déjà parti et le service financier fermé. Tous les papiers et documents ont été rédigés par ChatGPT et sont dans le dossier que Damien va vous remettre. Il reste car il a compris que ChatGPT est notre avenir. "

ÇA, C'EST BEN VRAI

Si tout ce qui arrive était bloqué dans le futur, le temps serait arrêté et on ne le sentirait pas passer.

Avec le temps, les objectifs et les perspectives changent:

- jeune et affamé, on a la vie devant et elle nous régale,

- vieux et rassasié, elle est derrière et nous pousse vers la sortie.

COMMENT RÉSUMER EN 2 OU 3 MOTS L'HISTOIRE D'UN PAYS

Un patriote dira: "quelle histoire magnifique",

- un ennemi: "horrible, leur histoire",

- un apatride: "leur histoire, connais pas", 

- un voisin: "envahissant et pas souvent sympa", 

- un lointain: "qui c'est ? Où il est ? Connait rien de son histoire".???

L'HABITUDE

La célébration de l'habitude ne peut cacher tout ce qu'elle a de détestable. Son vice irrémédiable est de  remplacer par  un automatisme décérébré le geste pensé, calibré par une attention soutenue, un souci conscient . Le vrai artiste ne travaille pas sa toile par habitude, il referais toujours la même. Elle doit être originale, unique et ne sera un trésor qu'à ce prix. La machine fonctionne par habitude. Ceux qui la copient deviennent comme elle: la bonne sœur avec son rosaire, le curé et son bréviaire ne sont que des moulins à prières, le maçon qui aligne des parpaings oublie ce qu'il est en train de faire et pense à sa journée de pêche du lendemain. Elle est une addiction qui détruit la liberté, la volonté et empêche de changer. 

Certes l'habitude a des défauts mais qui sont éclipsées par ses qualités. Elle rend facile le difficile, fait gagner du temps, affine le geste, fait supporter la routine, le corvée, l'insupportable, la vie.

L'ÉVOLUTION DE LA CERVELLE DANS LE TEMPS

Durant sa jeunesse, l'enfant subit une éducation imbécile qui en fait un analphabète gavé de vidéos laides à pleurer et bêtes à hurler. Elles lui auront appris la violence, la pornographie, le plaisir de faire le mal et tous les exemples à ne pas suivre. 

Adulte, avec un cerveau droit privé de toutes les stimulations qui en font la valeur et un gauche privé de logique, de raison et de sagesse, il effectue, comme ses parents, plus mal que bien ce que l'on attend de lui.

Il rêve de retraite longtemps avant d'en avoir l'âge, avide de devenir vieux encore jeune. Sitôt acquise, elle accélère le passage du temps et il accède aux plaisirs de la sénilité et de la dépendance sans être en mesure d'en profiter. 

PS.- Si le cerveau subit cette involution désastreuse, il faut saluer, a contrario, la vaillance du cœur, du foie, des reins, des poumons, en particulier, qui, stoïques, font leur travail avec une résilience admirable malgré les mauvais traitements infligés par le maître du jeu qui les ont condamnés à subir des émotions de bas étage, à transformer des aliments indignes de lui, à boire des liquides frelatés, à inspirer un air pollué au dernier degré.

VOLONTÉS

La volonté est une force tranquille personnelle qui prend une décision et la pousse à sa fin. Elle a deux avatars qui lui font du tort :

- la bonne volonté est une intention noble mais sa force n'est pas à la hauteur de la situation. Sa position subalterne en fait un vœu pieux et le résultat de son action est piteux. Elle est éprouvante pour ceux à qui on la propose et éprouvée par ceux qui n'ont pas de volonté.

- la mauvaise volonté est fréquente chez beaucoup de gens puisqu'elle fleurit chez les paresseux, les peureux, les opposants ou simplement récalcitrants. C'est une force d'inertie qui tire en sens contraire et freine à tous les stades. Son pouvoir de nuisance est considérable. Elle est particulièrement développée chez ceux qui sont chargés d'appliquer les décisions prises par la volonté populaire à la majorité relative.

IL Y A IDÉE ET IDÉE

"Personne ne m'enlèvera de la tête l'idée que etc...". Cette affirmation proclame la  puissance de l'idée au point d'occuper la totalité de l'attention et de prendre possession du cerveau devenu son prisonnier. Banale et sans intérêt la plupart du temps, elle s'incruste. Cette tyrannie  interdit à une autre idée qui peut être meilleure de s'installer. Conclusion: n'autorisons que les idées fugaces, non implantables. 

UN VERBE AMBIGU

Apprécier est une façon d'étudier avec soin, d'évaluer avec attention et d'analyser avec circonspection les raisons qu'on aurait d'aimer ou pas.

SI

S'ils pouvaient parler, le ciel dirait: "arrêtez de m'enfumer", la terre: "arrêtez de me polluer", l'eau des mers, des océans, des fleuves et des rivières: "arrêtez de me salir, de me  piller, de me tuer", les autres habitants diraient: "arrêtez de nous assassiner" et si les hommes pouvaient entendre, ils riraient. 

La politesse n'est pas la première qualité d'un grossier personnage comme l'honnêteté le point fort du voleur ni la franchise la vertu préférée du menteur et de l'hypocrite mais il faut reconnaître à tous ces vicieux un mauvais esprit doublé d'un sale caractère qui donnent à leur ignoble personnalité une originalité que n'ont pas une sainte nitouche, un bobo ou le pape.

C'est l'imagination qui donne à l'avenir son côté futuriste.

INTERROGATION

Quand on compare les idioties auxquelles on pense, les imbécilités que l'on dit, les bêtises que l'on fait aux idées brillantes que l'on n' a pas, aux sentences fulgurantes que l'on voudrait asséner, aux inventions impressionnantes que l'on ne fait pas, on se demande qui on est en réalité.

L'homme a besoin de prophètes pour prédire l'avenir. La bible était, hier, en Occident, leur Journal Officiel et le reste pour des attardés mentaux. Aujourd'hui, deux espèces prospèrent: les prophètes de malheur et les prophètes de bonheur. Ils n'interrogent plus les entrailles, le marc de café, les lignes de la main, la boule de cristal, les cartes mais auscultent les courbes, les diagrammes, les index, les niveaux et en tirent des prédictions et des conclusions parfaitement opposées. Les uns voient arriver l'apocalypse avec les hausses de l'eau, de la température, de la population, de la pollution, de la violence et une explosion atomique pour  finir. Les autres  voient un avenir radieux illuminé par l'intelligence artificielle triomphant de la bêtise humaine, une avancée de la science éradiquant la maladie, la vieillesse, la guerre, la surpopulation, la pollution, les religions, les politiques, la richesse, la pauvreté. 

L'avenir nous donnera le résultat. Espérons seulement qu'on aura l'occasion d'être heureux dans le malheur.

Le bancal estropié part avec un avantage que les autres n'ont pas, il est sûr d'arriver dernier.

C'est pendant qu'on ne pense à rien que les idées viennent. 

La France après avoir envahi la Corse a subi, au fil des ans, la colonisation à rebours des corses qui ont colonisé la politique (Napoléon, Sanguinetti, Comiti, Léotard, Santini, Pasqua  etc...), la police, la chanson (Tino Rossi), la pègre (Spirito, Carbone, les Guérini etc.. ). Aujourd'hui, après avoir conquis la France, ils veulent leur indépendance. Mais que va devenir sans eux leur ancienne colonie, un nouvel Haïti, le Mali, le Niger? Les anciens colonisateurs vont-ils nous abandonner et revenir dans leur mère-patrie? Mon inquiétude est à la mesure de la vôtre.

CHAQUE CHOSE A SA PLACE

Une table dans la salle à manger, un lit dans une chambre à  coucher, une baignoire dans une salle de bain, un cercueil dans un tombeau, des allumettes dans leur boîte, chaque chose a son endroit comme chaque organe sa fonction. Il n'y a que l'homme qui n'est plus à sa place depuis que la femme veut le replacer ailleurs.

La récupération d'un objet perdu dépend de plusieurs facteurs dont

1: la taille: une locomotive ou une pièce de 20 centimes.

2: l'endroit où il a été perdu : dans le Pacifique sud  ou dans la cuisine.

3: la valeur : un billet de 100 euros ou un  mouchoir en papier.

4: la manière dont il a été perdu: un vol à la tire dans un couloir du métro ou 

par le trou d'une poche donnant sur une doublure étanche.

5: la  chance intervient dans une proportion à ne pas négliger.

Avec les ans, la peau   perd son éclat, son élasticité, sa souplesse, sa fermeté, devient rugueuse, tachée, défraîchie, ridée. Cela explique qu'une vieille peau a  un sale caractère.

Il faut s'attendre à tout pour ne pas être étonné quand ça va arriver. Prévenu, vous prendrez les précautions, ferez le nécessaire et le pire ne vous atteindra pas puisque vous serez en sécurité, à l'abri, prêt à affronter la suite inévitable  qui dépassera la mesure comme il fallait s'y attendre.

Ce qui rend la fin du monde  probable, c'est que tout a une fin et que depuis le temps que cela dure, ça ne saurait tarder.

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Celui qui répond à la  question jouit d'un plus grand prestige que celui qui pose la question.

Ça ne sert à rien de le dire, seulement plaisir.

Une preuve d'amour est toujours belle à voir. Ainsi quel bonheur de voir un sadique donner du plaisir à un masochiste en le faisant souffrir.

EXPLICATION BIENVENUE

L'actualité est chaotique parce que le présent est bousculé par deux forces opposées: le passé furieux de se voir oublié quand il n'est pas condamné et l'avenir qui met les bouchées doubles pour ne pas être avalé avant d'être arrivé.

IL FAUT ET IL SUFFIT

Pour savoir de quoi on parle, il faut connaître le sujet de la conversation.

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Pour ne pas se compliquer la vie il suffit d'écouter ce que l'on nous fait entendre et de regarder ce que l'on nous fait voir. Ainsi informés, il est facile de ne pas s'attendre à ce qui va arriver. 

UN REGRET GÊNANT

Ce qui me gêne le plus quand je fais la grasse matinée, c'est de ne pas être à deux endroits en même temps: sous la couette et en train de me préparer un chocolat au lait bien crémeux qui arrosera 3 croissants et de la brioche feuilletée de chez mon pâtissier 3 étoiles que je ferais suivre d'un verre à eau d'un Loupiac pour enlever le gras du beurre de la bouche, ma délicatesse ne supportant pas l'excès en tout, seulement dans le détail.

ENNEMIS

Se faire un ennemi est facile, il suffit de lui dire ce qu'il n'aime pas entendre ou de ne pas lui dire ce qu'il aurait aimé entendre.

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Un ennemi n'est pas dangereux tant que la guerre n'est pas déclarée.

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Les amis ont sur les ennemis l'avantage d'être du bon côté.

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Les amis ont un inconvénient. Avec leur amitié, ils apportent leurs ennemis selon l'adage: les ennemis de mes amis sont mes ennemis. Donc prudence, avant de vous en faire, assurez-vous qu'ils n'en n'ont pas trop.

DE TOUT UN PEU

Ma patience est si grande que mon impatience ne gagne jamais.

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J'attends que toutes les choses en retard soient arrivées pour commencer.

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Je suis très occupé seulement quand je n'ai rien de mieux à faire.

UNE BELLE MÉCANIQUE

Le corps est un moteur à éjection. Il éructe par le haut des postillons, des injures, des jurons, des blasphèmes entrecoupés de conversations savantes, de digressions brillantes, de silences édifiants et rejette par le bas des reliquats bouseux de repas plantureux faits d'entrées savoureuses, d'entremets somptueux et de desserts raffinés.

Les idées ont sur les produits que l'on trouve en magasin l'avantage d'être légères, gratuites, disponibles, échangeables. Les bonnes rendent célèbres, riches, puissants ceux qui ont su l'exploiter, voyez Musk. 

Attention, mauvaises, elles  peuvent être  mortelles comme celle de Einstein et son E=mc2 ou dangereuses si elle vous font entrer au couvent, en dépression, à l'Assemblée nationale, vous perdrez votre liberté de penser.

Quand votre attention est requise par un haut-parleur, le pire est à craindre. C'est en général pour vous avertir que votre train arrivera avec 24 heures de retard suite à son déraillement, que votre avion ne s'envolera pas en raison d'une  panne dans le train de décollage, que vous êtes requis au commissariat pour une vérification de votre alibi ou à l'hopital pour donner un de vos deux reins. Un coup de téléphone est plus douloureux mais en général moins dangereux.

Si les gens avaient un peu de bon sens, ils se rendraient compte qu'ils auraient intérêt à se rendre sympathiques aux autres en manifestant de la déférence, du respect, en partageant les idées, en appréciant leurs faits et gestes, en applaudissant leurs exploits, en encourageant leurs efforts, en reconnaissant leurs mérites et en cessant d'être indifférents pour la plupart et méprisants pour la majorité. L'exemple est en terre et il suffit d'imiter les fourmis et les termites qui prospèrent et s'entraident. Les sociétés aussi bien les micros (2) que la macro (10 milliards) vivraient en symbiose, en harmonie, en paix, en globules rouges compatibles malgré la diversité. Nous-mêmes réussissons l'exploit et nos cellules cohabitent, s'entraident dans la plus parfaite des cohabitations: nos hépatocytes travaillent au bien des hématies qui amènent l'oxygène partout où on en a besoin, sans hésitation. Seul l'homme n'a pas compris que l'union fait la force.

JOHR ET MOI

Malgré une sagesse venue sur le tard, je ne peux m'empêcher d'être jaloux de mon berger allemand Johr. Nous avons quasiment le même âge et il court comme s'il avait 1 an, saute comme un malinois pour attraper son frisbee, a le poil luisant, épais, l'œil vif et perçant, l'ouie fine, n'a peur de personne, attire l'attention de toutes les dames et demoiselles canines en âge de procréer, se fait obéir de ses maîtres sans avoir à demander, toujours de bonne humeur. Je sens que je lui fais honte quand il me sort même si, grand seigneur, il le cache. Se promener avec un décati, claudicant, cramponné à une canne et marchant à la vitesse d'un escargot de Bourgogne vous rabaisse un cador au rang d'un chien d'aveugle. Il me tire pour que j'accélère et me ramène à la maison quand il voit que je fatigue. Il est resté jeune de la queue au museau, moi,  je suis vieux de la tête au pied.  

LE CONSEIL

Évitez de poser une question dont vous ne voulez pas de la réponse.

L'EXCUSE

L'excuse est une invention merveilleuse du génie humain. Elle est un faiseur de paix sociale, un facteur d'équilibre personnel et l'alibi rêvé pour toutes les erreurs et imbécilités habituelles qui ponctuent de façon permanente l'activité quotidienne. Le besoin est naturel, consubstantiel  et essentiel. Sans elle, la culpabilité serait trop lourde, impossible à porter. Nous serions accablés par notre responsabilité directe, propre et entière. En la déportant sur l'excuse, on s'en libère, on redevient innocent. Le moment le plus dur,  qui demande un effort - tout le monde n'en est pas capable - est celui de l'attente, trouver l'excuse exige un effort de réflexion, de concentration et une connaissance du contexte donc une âme forte, une intelligence supérieure et aussi une absence de scrupule, élément le plus répandu et le moins difficile à exercer. Avec l'expérience, un peu d'entraînement, l'exercice est facile car elle n'est jamais très loin. Elle gîte le plus souvent à portée de main, chez le voisin le plus proche. Par sécurité, en entreprise, on choisira un subalterne pour lui faire porter le chapeau, l'oubli par la secrétaire de la prise du R-V. Si personne n'est disponible, on se contentera d'une excuse classique: une panne d'ordinateur, une erreur de la poste, une grève des aiguilleurs du ciel.  Se trouver une bonne excuse est plus facile, on en connaît intimement l'origine et la cause: un oubli stupide, une faute d'attention, etc.. Elle doit être recevable et acceptable pour la sauvegarde de son propre ego, une valeur inaliénable (il y va du respect que l'on se porte à soi-même). Je conseille l'imputation à la distraction avec l'expression primesautière du meilleur effet "où avais-je la tête?" (éviter le petit doigt en l'air)  quand la faute est légère (du genre marcher sur le pied d'un autre ou fermer la porte au nez). Si elle est lourde de conséquences (rupture de barrage, fuite de gaz radioactifs, évasion d'un multirécidiviste, etc.), elle devra être elle-même conséquente et faire le poids. La dentelle n'est plus de mise, il faut frapper fort pour tourner l'attention ailleurs que sur vous. Dans cette conjoncture délicate, je conseille l'arme lourde, la forteresse volante, la Grosse Bertha, prenez de la hauteur en accusant la qualité du ciment utilisée dans les fondations, l'incompétence des soudeurs de la canalisation et l'insuffisance du contrôle-qualité malgré vos recommandations, le manque de personnel de surveillance dans nos prisons de haute sécurité doit être attribué au ministre des finances qui refuse depuis toujours les crédits indispensable à l'amélioration de la carcéralité. 

Usez cependant avec sagesse et parcimonie de l'excuse. Elle n'est pas toujours bonne à dire, peut se retourner et aggraver la situation. Choisissez la bonne de préférence, elle donne de meilleurs résultat à court, moyen et long terme. Mais c'est vous qui voyez.

Nombreux sont ceux qui sont victimes d'une surestimation qui les fait se croire moins bêtes, plus forts, plus beaux, plus habiles, plus agiles qu'ils ne le sont. Ils pensent que leur succès ne doit rien à l'intrigue, que leur réussite n'est pas l'enfant du mensonge, que le hasard et la chance n'ont joué aucun rôle dans leur victoire ou leur découverte. Ils sont persuadés qu'ils ne doivent leur arrivée au sommet de la roche tarpéienne qu'à leur seul mérite. Ils feraient pitié s'ils n'avaient pas été impitoyables.

Mon souci du détail, mon sens de la mesure, mon besoin de perfection n'empêchent pas que je me  mette le doigt dans l'œil, que je ne sache pas où j'ai la tête et que je perde mon temps à ne rien faire me dit le cynique en pleurant de rire et en se tenant les côtes pour guérir son point de côté.

Modèle de célibataire endurci responsable, il mène une vie de père de famille sans femme ni enfant, son éthique farouche l'ayant empêché de répandre son malheur sur d'autres têtes que la sienne.

Pour donner à votre vie une dimension shakespearienne, vivez une tragédie, pour rester un héros flaubertien, continuez de converser comme Bouvard et Pécuchet, pour acquérir le statut d'héros racinien ou cornélien, parlez en alexandrins, soyez moliéresque à part entière et ne cachez plus  votre avarice, votre misanthropie, votre hypocrisie, vos ridicules. Mais je vous conseille la sagesse antique et n'hésitez pas à choisir un rôle de composition en jouant, à plein temps, le sceptique, le matérialiste, l'épicurien, le stoïque, le cynique.

L'origine des originaux et leur originalité est le plus souvent d'une banalité affligeante et on s'étonne qu'il n'y en ait pas davantage. Ainsi, Jésus, un très célèbre, était le fils d'un humble charpentier, Einstein, celui d'une banale mère de famille, Napoléon, nobliau corse dotée d'une mère abusive n'était guère promis à un grand destin, que dire de Louis XIV qui n'a dû qu'à son hérédité de monter sur le trône de ses ancêtres, Elon Musk n'est qu'un migrant ordinaire qui finit par stabiliser son errance aux USA. 

Les faux originaux sont plus nombreux. Ils sont fabriqués, à la chaîne, dans des écoles spécialisés telles que l'ENA de sinistre mémoire, Polytechnique chez nous, Oxford, Cambridge chez les anglais, Princeton, Berkeley, le MET, West Point chez les américains. Une fois devenus faussaires certifiés, ils occupent les avant-postes. N'étant qualifiés qu'en idées générales, ils prennent la place des originaux capables d'inventer, d'imaginer, d'innover. Eux  ne savent que parler, reproduire, copier-coller, voler...

BANDE DE LOPETTES

Il leur est plus facile de s'attaquer au passé de nos ancêtres qui gisent dans une tombe et qui n'ont plus la force ni la présence d'esprit de se défendre qu'à ceux qui, dans le présent préparent un avenir apocalyptique.

Quand on pense avec regret à tout ce que l'on a mal fait, il faut se rappeler  avec satisfaction tout ce que l'on n'a pas  fait.

Je suis poli et quand je parle, je ne m'interromps qu'en cas de force majeure, en éternuant par exemple.

DE TOUT UN PEU

Le bout du tunnel donne à ceux qui ne le voient pas l'impression d'être dans une impasse.

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Le parachutiste et le plongeur sautent dans le bas de l'air.

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Le sifflement du merle, le hululement de la chouette, le piaillement du poussin, le miaulement du chat, l'aboiement du chevreuil ont une autre allure que le coassement  d'une grenouille de bénitier.

UNE ANALYSE VISIONNAIRE, LUCIDE, FROIDE, EXCLUSIVE ET SURTOUT OBJECTIVE DE CE QU'IL EN EST

Alors que le monde entier vit ces dernières décennies dans un aveuglement total et refuse de voir monter la température qui va la fusionner si une fission ne l'éclate,  notre société occidentale profite du retard à l'allumage de l'embrasement générale pour s'offrir de grandes et belles heures dans l'inconscience le plus totale pour opérer un magnifique salto arrière. La préparation est minutieuse et rien n'est laissé à l'abandon. Tous les piliers de sa société de consommation, de production  de pollutions, d'idéologies boueuses, vaseuses, nauséeuses sont en  ébullition. Dans le désordre, on a :

1- l'église traditionnelle en pleine implosion avec la  crise des vocations,  la désertification des chapelles, des  cathédrales et des basiliques, la mise en accusation des hiérarques couvrant les turpitudes de subalternes déguisés en bons pasteurs et, comble de bonheur pour les pourfendeurs de curés, la mèche du baton de dynamite qui va pulvériser l'édifice ecclésiastique vient d'être allumé par le pape lui-même qui veut excommunier Monseigneur Carlo Maria Vigano. Ce dernier, un haut prélat ayant occupé des postes importants dans l'État Vatican, accuse le pape actuel de transformer l'église en une agence philanthropique au service de l'inclusion, de l'environnement et du nouvel ordre mondial. Il proclame urbi et orbi répudier et condamner les scandales, les erreurs, les hérésies  de Bergoglio (nom propre du pape) qui manifeste une gestion tyrannique du pouvoir etc., etc... Calvin et Luther n'avaient pas des termes plus crus pour combattre un pouvoir déliquescent. Un nouveau schisme est en train d'être enfanté. Le diable est dépité, il ne reconnaît plus les saints et ne sait qui combattre puisqu'ils s'autodétruisent.

2- l'union de ces États n'est qu'une façade qui, à force de se lézarder  tombe en morceaux. Plus désunie que du temps napoléonien, chacun mène sa petite politique indépendante et rejette son inertie face aux questions existentielles sur une superstructure inopérante et paralysante. Colonies vassales d'un oncle d'Amérique qui la veut esclave, elle va disparaître sans laisser de traces, avalée et digérée par des estomacs affamés qui la trouvent encore bonne à déguster.

3- sa société est en pleine décomposition mentale, morale, physique, psychique, philosophique etc.. En plus d'être tomber sur la tête, elle marche sur un pied. Un contorsionniste unijambiste arriverait à se déplacer, mais complètement ankylosée par des siècles de conservatisme, de corporatisme, de jésuitisme, de socialisme, de bourgeoisie, elle est figée, tétanisée par son passé et ce qu'elle voit arriver: l' IA , son remplacement, la fin de son et du monde.

Après avoir été pendant des siècles un plat de résistance qui comblait des appétits et s'exportait facilement, l'Europe a perdu la main, le besoin, l'envie. Vieille, échaudée, cuite à point, elle est passée de la salle à la cuisine et maintenant passe à la casserole.  N'étant plus l'amuse-gueule des américains, elle devient, à l'insu de son plein gré, celui des chinois, heureux de se venger du sac du Palais d'Été (18 octobre 1860) par les franco-britanniques. S'étant reçue sur la tête à la reception de son saut périlleux à rebours imbécile,  dans le coma, elle subira indifférente une disparition qui précédera que de peu la carbonisation globale.

DE TOUT UN PEU

L'organe a besoin d'une fonction pour faire quelque chose sinon il s'ennuierait.

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L'extraordinaire se manifeste rarement parce que l'ordinaire ne lui en laisse pas l'occasion.

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La plupart des gens sont comme les autres. C'est ce qui empêche de les distinguer dans la foule.

Depuis que je suis de ce monde, je me demande où j'étais avant.

LA MAUVAISE SURPRISE

On imagine très bien la colère mêlée à la frustration  de celui qui, en plein rêve, fait une mort subite et ne connaîtra pas le happy end.

L'EMPLOI DU TEMPS

L'action, l'agitation, l'activité sont les moyens puissants et primaires qu'utilisent ceux qui ne veulent pas voir le temps passer. Ils monopolisent leur esprit et lui évitent de réfléchir aux bonnes raisons qu'il aurait de ne pas se fatiguer, de s'épuiser et de risquer de se blesser. À l'opposé, il y a ceux qui veulent voir le temps passer et profitent de lui pour réfléchir. Ils se posent des questions, cherchent des réponses, émettent des hypothèses, regardent, respirent, sentent, écoutent, flânent, sifflent, chantent, jurent, "baguenouillent" et se moquent du reste.

Le rêveur chimérique voudrait transformer la laideur en beauté, rendre intelligent l'idiot, heureux le malheureux, innocent le coupable, riche le pauvre, combler le vide, changer le monde. Heureusement, il ne réalise jamais son rêve,  l'autre nom du cauchemar.

LA MÉTHODE GAGNANTE

Quand je suis  en haut, pour arriver premier en bas, je chute.

 Aujourd'hui, il y a la réalité augmentée. On connaît hier grâce à l'histoire trafiquée. Demain, on aura  la réalité supprimée.

LE CERCLE VICIEUX

Les gens sans idée n'ont pas celle d'aller les chercher chez ceux qui en ont.

RÉALITÉ ET VÉRITÉ

Les faits dont on a été le témoin ont une réalité dont la vérité est attestée par  la proximité, la voix, la vue. L'évidence de leur existence les rend indubitable, indiscutable. Ce qu'ils nous disent ne peut être un mensonge. Il n'y a que ceux qui ne croient  pas leurs yeux ni leurs oreilles qui vont douter, crier à la machination. Ont-ils tort? Nos sens ne nous abusent-ils jamais et David Copperfield ne doit-il pas sa fortune à sa capacité de nous faire prendre des mirages pour la réalité? Conclusion: rien n'est sûr, le vrai peut être faux, le noir être blanc, le certain incertain. J'en suis à me demander si j'existe!

À QUOI ÇA TIENT

La force de conviction d'une voix grave, profonde, caverneuse d'un chanteur d'opéra à la retraite est plus grande que  celle tenu, grêle et fluette d'un damoiseau de 11ans et demi. 

Quand je vois en plus du sucre, des amandes, du beurre, de la crème, du sel, du cacao, de la vanille les 6 autres produits entrant dans la composition des excellentes friandises que l'on vient de m'offrir, je comprends pourquoi les professionnels de la chocolaterie appellent leur cuisine un laboratoire. 

Il est possible de faire deux choses à la fois : lire et siroter un café mais impossible de penser à deux choses différentes en même temps. L'une chasse l'autre. Le cerveau permet la première conjonction et interdit la deuxième. On a pourtant deux cerveaux. Je suppute en leur sein une lutte d'ego, chacun veut imposer sa domination, le plus fort l'emporte et le vaincu ne peut concurrencer l'idée du vainqueur, il se mure dans un silence prudent. Cela nous renseigne de façon indirecte sur la lutte sans merci que les neurones de gauche livrent à ceux de droite. Le plus fort gagne mais pas forcément la meilleure idée. Ce combat dans le chef doit créer un climat détestable et je pose la question: n'est-il pas à l'origine des désordres psychiatriques qui agitent les asiles de fous?

Les inconscients ne sont pas comme ceux qui ont conscience de rien. Ils souffrent d'un manque congénital qui les rend irresponsables des horreurs qu'ils commettent en toute innocence tandis que les autres sont des indifférents qui ignorent volontairement ce qui pourrait les déranger, le crétinisme favorise ce  comportement.

Si les français avaient de la mémoire, connaissaient leur histoire, avaient les qualités de leurs ancêtres de 1789, c'est-à-dire du courage, de la lucidité, des lumières, ils auraient depuis longtemps aboli la nouvelle monarchie et installé sur ses ruines une bonne vieille république.

Contrairement à ce qu'on enseigne, l'essentiel n'est pas le plus important, il réside dans les détails. Ainsi vous prenez une phrase qui contient une sentence bien sentie, lourde de sens, pleine de bons sentiments et de sensations fortes et, si vous enlevez les lettres, il ne reste rien, exit la sentence, la page est blanche, Sénèque, Marc-Aurèle, Montaigne, un certain cynique vont se rhabiller.

POURQUOI MASSER VOTRE CHAT

Le chat aime la caresse et il s'en fait une quand il vient se frotter contre vous (il marque aussi ainsi son territoire et indique aux autres chats que vous lui appartenez, c'est un possessif du genre exclusif). L'autre raison n'est pas celle que vous croyez, il vous permet de le caresser non par altruisme, pour que vous soyez content, croyant lui faire plaisir puisqu'il ronronne parfois, en même temps, non, il demande un massage thérapeutique pour la relaxation, la décontraction et le confort secondaire qui favorise le sommeil. Le chat a une détente formidable, fait des bonds extraordinaires parce qu'il est une boule de muscles  Ce sont les mêmes que nous mais plus petits et plus performants. Pour les garder en bon état comme tous les athlètes de haut niveau, leur massage est indispensable. Il est manuel, se fait dans le sens du poil, concerne  la colonne vertébrale avec ses muscles spinaux, les trapèzes, les deltoïdes, le grand dorsal, les obliques, les muscles des antérieurs et des postérieurs. Ceux du cou doivent être privilégiés car puissants et très sollicités quand votre chat - un grand chasseur à courre et à l'affut qui vous ramène un lapin ou un lièvre en le tenant par le collet et en relevant haut la tête. Allez en Thaïlande apprendre l'art du massage, complétez vos connaissances par un séjour à Stockholm pour maitriser le massage suédois.

PS: pas de massage ayurvédique aux huiles essentielles pour ne pas perturber son odorat.

UNE DÉCLARATION DU CYNIQUE, CITOYEN À PART ENTIÈRE

Tout ce que je me permets de dire et de penser est conforme à  la licence que me donne la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 dans ses articles 10 et 11.

L'esprit et le corps cohabitent difficilement. Leurs intérêts sont différents et chacun veut s'imposer à l'autre. Le conflit est inévitable et nous en subissons les ravages en permanence. 

Le corps, l'entité matérielle et matérialiste  de la fausse unité que nous faisons semblant d'être, a des exigences impérieuses. Chaque système a des besoins vitaux qui entendent être satisfait pour fonctionner. Il a les moyens de se faire entendre et respecter. La faim commande et le système digestif envoie l'ordre de manger. L'esprit doit obéir et trouver les moyens de remplir l'assiette par le travail, la culture d'un potager, la chasse, la cueillette, le vol à l'étalage de l'épicier, etc... Le système respiratoire doit fonctionner pour que l'on reste vivant. Un automatisme bulbaire contrôle les mouvements d'inspiration et d'expiration.  D'autres besoins organiques  prouvent que le corps a un pouvoir régalien  qui lui dicte une grande partie de son activité.

L'esprit habite notre conscience. Sa mission est de penser, de réfléchir, de raisonner, de nous faire parler et agir. Son programme est vaste.  Il se veut et se croit indépendant puisque son domaine est celui des idées et n'a rien d'organique. Contrairement à la prétention des mystiques qui disent ne pas dépendre du corps et que seul l'esprit les anime, nous sommes dominés et conduits par la volonté de nos organes. Ils ont fait de l'esprit leur serviteur  et c'est autour de leur satisfaction que nous nous organisons, sans même nous en rendre compte. Chez le drogué au tabac, à l'alcool, à la cocaïne, l'asservissement est total et l'esprit fait tout pour calmer la souffrance du manque et atteindre la récompense du plaisir sans se soucier du risque  d'en mourir. L'esprit n'est donc pas le maître du jeu mais le corps. Ceux qui disent le contraire sont des menteurs. Certains sont démasqués de leur vivant, d'autres après leur mort. La plupart sont enterrés avec leurs mensonges. 

UNE QUESTION SANS RÉPONSE

Si on n'avait pas des yeux pour voir, des oreilles pour écouter, il ne nous resterait que des mains pour manier et des pieds pour marcher.

ILS SONT INNOCENTS ET FOUS

Ceux qui se sentent coupables tout en étant innocents ont trouvé un moyen de se déculpabiliser en croyant qu'ils seront pardonnés en se confessant à ceux qui leur ont mis cette idée en tête.

Les gens très contents d'eux sont rarement contents des autres. Ils sont comme ceux qui se font confiance et qui n'en n'ont aucune dans les autres.