Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


lundi 12 février 2024

Ce qui se passe dans l'église catholique en ce moment est très intéressant .  La rupture qui est en train de s'opérer entre le pape et une majorité d'évêques et de cardinaux opposée à sa position ouverte sur le mariage  homosexuel rappelle non seulement le schisme avec les orthodoxes en1054 sur la question du Filioque (les orthodoxes n'admettant pas que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils mais seulement du premier) mais aussi la naissance du protestantisme avec la condamnation par Luther (1520) du commerce des indulgences initié pour bâtir Saint-Pierre. 

Au premier abord, on pourrait n'y voir qu'un problème de forme et c'est en se tenant à ce seul critère, que le Vatican a tenté d'enterrer le problème en jouant sur les mots, en parlant de bénédiction des individus et non celle de couple etc.. Cela n'a pas suffi car il s'agit en fait d'un problème de fond qui remet en question le fondement même de cette église catholique. Sur le problème du mariage, le pape saisi par je ne sais quelle grâce persiste et signe en disant le 8 février 2024: "Personne ne se scandalise si je donne une bénédiction à un entrepreneur qui exploite peut-être des gens, c'est un péché très grave,. Alors qu'ils se scandalise si je la donne à un homosexuel. C'est de l'hypocrisie. Nous devons tous nous respecter. Tout le monde !  Le cœur du document est l'accueil". Il avait aussi dit "L'église est une maison paternelle où il y a de la place pour chacun."

En prônant cette politique, le pape rompt avec la tradition catholique qui n'a jamais démarché les évangiles et respecté son message d'amour. Elle a toujours choisi l'exclusion, l'anathème et mené des guerres de religion, l'inquisition, l'excommunication. Elle est intolérante par nature. Ceux qui mène l'offensive devant la tentative du pape de redevenir fidèle au Christ jugent insupportable cette prétention qui contredit tout ce que à quoi ils croient en réalité. Ils sont majoritaires comme ils l'étaient  en 1054, en 1520 et ils préfèreront un schisme plutôt qu'abdiquer. Pragmatique, ils attendront d'élire un pape conforme pour reprendre le contrôle du pouvoir.

Cet épisode de l'histoire de l'église catholique illustre une fois de plus le fossé qui sépare la pratique de la théorie, la réalité de l'idéologie. Malgré sa prétention, elle ne fait pas mieux que tout les systèmes politiques qui gagnent le pouvoir avec  la noble ambition de respecter le programme et qui l'oublient aussitôt , accaparés par la gestion des affaires courantes. Elle met simplement un peu plus de lyrisme et de poésie dans ses sermons, mais au final, il a le même destin, pris au piège de la pesanteur humaine, un obstacle insurmontable. Certains y trouveront une preuve de plus que son Dieu n'existe pas.

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