Il y a dialogue et dialogue.
Il y a le dialogue intérieur où
l’on est seul avec soi-même pour engager la conversation. On se pose des
questions et personne d’autre ne donnera la réponse. Exemples :
-
Quelle heure peut-il bien être ?
-
Où vais-je aller demain ?
-
Où est ma clef ?
-
Où ai-je la tête ? Etc., etc.
L’interrogatoire est permanent et
il n’est pas toujours facile de trouver la réponse. Surtout si,
perfectionniste, on recherche la bonne.
Heureusement, il y a la sieste,
les rêves, des moments de méditation où l’on fait le vide et on cesse de se
poser des questions. On peut aussi se poser des questions dont on n’a pas la
solution. C’est frustrant, mais aussi reposant si on cesse d’y penser pour
passer à une autre.
Il y a aussi le dialogue
extérieur si vous ne vivez pas en ermite, n’êtes pas un solitaire en voyage
autour de la terre ou de la lune. Vous y êtes obligé par la vie en société. De
gré, de force il faut dialoguer si vous ne voulez pas être mis à son ban. On
a :
Le dialogue officiel.
Réservé à quelques uns qui ont beaucoup à dire ou à se faire
pardonner, il s’illustre dans la conférence de presse, l’interview. Ses seules
qualités sont en fait des défauts. On l’entend mais personne ne l’écoute.
Tissus de mensonges, de contre-vérités, d’affirmations sans preuves, il met aux
prises deux interlocuteurs qui sont là pour paraître débattre, jeter du leurre
et de la poudre et mentir avec sincérité.
Le dialogue unilatéral.
C’est la confidence, la confession, quand on est deux et qu’un
seul parle. C’est le discours, le sermon quand on travaille dans l’urbi et
l’orbi. C’est alors une conversation à haute voix entre celui qui parle et un
muet qui entend et n’a rien à dire car il n’en a pas l’occasion. Ça ne veut pas
dire grand-chose en général mais c’est très expressif. Si vous en doutez,
revoyez en différé un sermon de Carême du R.P. Riquet, un discours des
présidents au premier de l’An ou d’un premier ministre à l’Assemblée.
Le dialogue privé est la conversation habituelle qui règle
la vie en société et permet la cohabitation entre individus de même espèce. Il
est à l’honneur à la maison, dans la rue, au bureau, au bistrot. À la
différence de la conversation - avec laquelle il a beaucoup de points en commun
-, le dialogue se pratique à deux. C’est un échange qui supporte mal la cohue,
la multitude. Il brille à l’écart de la foule, car il faut s’entendre parler
pour dialoguer avec profit. Pour être de qualité il doit être ouvert, franc, direct.
Ceux qui réussissent le mieux à dialoguer sont ceux qui en ont le sens. C’est
un fait avéré qui se révèle certain à chaque bonne occasion. C’est
malheureusement rarement le cas et une faiblesse qui explique qu’il soit peu
constructif. Après l’avoir pratiqué, je préfère maintenant le monologue et le
blog au dialogue, m’étant aperçu qu’une vision unilatérale donne une chance de
moins de se tromper que lorsqu’on a deux opinions, toutes les deux contestables.
Donc, la force du blog et du monologue est d’être unilatéral et d’éviter la dispersion
C’est la conclusion que j’ai tirée après le dernier dialogue de sourds auquel
j’avais eu le malheur de participer.
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