Tous les critères d'un changement d'ère sont réunis. L'agonie
de l'ère quaternaire, commencée depuis longtemps, a trouvé son terme le 15 février
dernier dans l'indifférence générale. Il est temps d'entériner la fin du
quaternaire afin de nous tenir prêts à affronter son successeur.
Les indices ont volontairement été ignorés pour des raisons
de basse politique et de haute démagogie. Dans une posture citoyenne qui me
sied, j'ai décidé d'avertir la population en état de comprendre la gravité de
la situation, A cette poignée d'individus héroïques qui se retrouvent tous les
jours pour lire une parole qu'ils n'entendront pas ailleurs, je vais expliquer
le comment et le pourquoi du phénomène.
Comme à chaque basculement d'une ère dans l'autre, nous
assistons à:
- - un changement climatique,
- - des bouleversements géologiques,
- - la disparition de nombreuses espèces,
- - l'apparition de nouvelles espèces.
Le changement climatique est déjà en action. Hier, en plein
hiver, il faisait chez moi, 18 degrés à l'extérieur et 25 degrés à coté de mon poêle éteint. La migration sud-nord déjà évoquée confirme les données du thermomètre
Les changements géologiques ont commencé avec les dislocations des montagnes glacières. L'ouverture programmée pour bientôt de la faille de San Andreas et l'aspiration de la Californie en son sein seront les prémices à des oscillations tectoniques dont l'amplitude atteindra 100 sur l'échelle de Richter, ont déjà prévenu, sous couvert de l'anonymat, les sismologues les plus réputés.
Aux espèces déjà disparues (tigre de Tasmanie, le grand pingouin, le macrous
gréai, la roussette d'Okinawa, et des centaines d'autres), il faut ajouter
celles en instance de disparition (le loup rouge, le cerf cochon, le cacatoès
des Philippines et des centaines d'autres).
Ces belles espèces laissent la place à d'ignobles virus et
microbes qui ne nous veulent que du mal. Ils sèment la terreur dans les
laboratoires de biologie. Il n'y a que les chimistes pharmaceutiques qui se
frottent les mains car ils ouvrent un marché prometteur. Toutes ne sont pas microscopiques. Il en est une, mégascopique particulièrement galopante, qui suscite l'inquiétude. Proche du principal occupant dont elle rappelle la silhouette, elle s'apparente manifestement à l'espèce humaine .
Sa taille est plus grande de quelques centimètres, le poids
est très augmenté, certaines atteignent le double quintal. La graisse l'a envahie au point qu'elle a du mal à se déplacer, ne peut plus courir, ni monter à la corde.
Le plus surprenant de cette habitante des gratte-ciels et c'est pourquoi elle est surnommée l'homo numericus est l'appendice qui prolonge la main droite (pour certaines,
il est à gauche) . Il fait partie intégrante de sa personnalité, il ne s'en
sépare jamais, même à table, au lit. Il
entretient avec lui une conversation visuelle permanente. C'est un appareil multifonction,
doué d'une vie autonome, rattaché à une entité mystérieuse et parfaitement
intégré à l'usage intensif qu'il en fait pour téléphoner, filmer, photographier,
enregistrer. Il s'en sert comme un agenda, une carte de crédit, un dictionnaire,
un traducteur, un interprète, un applicateur. S'étant rendu indispensable, doué
d'intelligence, il pourvoit à tout ce dont a besoin l'homo numericus .
La naissance de l'ère nouvelle est un événement qui doit être fêté rapidement
car il faut s'attendre, pendant sa période d’installation et avant qu'elle
arrive à sa phase d'état une période chaotique avec des poussées de fièvre, des
éruptions, des convulsions et parfois des disparitions précoces.
Prenons nos précautions, célébrons dès maintenant l'ère quinquenaire tant qu'on y est et avant qu'elle fasse de nous
une espèce disparue.
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