Mon ennemi, le cynique, cet être immonde qui me poursuit de
son amitié, a débarqué la mine sévère, l'œil compassé, et m'a déclaré, avec solennité, "J'ai
trouvé la solution au problème."
"Quel problème?"
"Le BIG, celui qui défraye la chronique, fait écrire
des livres, délirer les penseurs, les philosophes, les politiques et saliver
ceux qui sont dans le besoin, je parle du revenu universel".
"Fallait le dire!" Répliquai-je, fort à propos.
Venant d'un égoïste de la taille d'Hercule, qui se moque de
son prochain autant que d'un lointain, qui ne lui veut que du mal pour avoir
plus de biens, je m'étonnais, perplexe, raconte:
"Le revenu universel (RU), j'y crois comme Theil, pour
que les pauvres, quand ils en auront marre, ne recommencent pas à couper la
tête aux riches. Je sais comment faire.
Le RU (1000 euros) n'a que des avantages: c'est donner à
chacun non selon ses besoins, mais à chacun pour ses besoins, c'est élever le
niveau de liberté de chacun, laisser le choix du travail ou du non travail, il
donne le pouvoir de dire OUI, donc de dire NON librement (selon Koening et consorts).
La difficulté - insurmontable - est son financement, c'est là que
j'interviens. Le RU est prélevé à la source, comme l'impôt, et directement au
bénéfice de l'ayant-droit. Il l'est de façon autonome par une application couplée
à une reconnaissance faciale et vocale animée par un peu d'AI de première
génération:
Pour les nantis, leur
RU est défalqué de leur revenu mensuel et le solde est normalement soumis à l'impôt
sur le revenu selon les modalités habituelles.
Ceux qui sont au-dessous du RU, mais dont les revenus ne sont pas nuls, reçoivent le complément
qui leur manque de façon automatique.
Ceux qui n'ont aucun revenu et qui vivent mal de la charité
publique: les SDF, les clochards, les pauvres intégraux (les sans-rien: sans dents,
sans toit, etc...), sont pris en charge complètement à hauteur de 1000
euros, les aumônes sur la voie publique sont incluses parce que les donateurs
peuvent les déduire (65%) la donation
étant enregistrée sur l'application dédiée. La charité cesse de d'être désintéressée
et donc rentable pour les deux parties. Elle devient un investissement
profitable. Il n'y a que les ONG spécialisées qui verront leurs revenus décroître et leurs actionnaires ne seront pas contents: moins d'argent pour le marketing,
le mailing, les calendriers, les enveloppes, les hôtels, les 4X4, etc., etc.
Si, à la fin du mois, leur RU n'est pas atteint, il sera
alimenté par la CSG, le RU n'étant qu'une extension de la CMU".
Et mon cynique s'en
est allé avec l'air de Sainte-Nitouche qu'avait Jeanne d'Arc, sur les photos, quand elle est partie en fumée.
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