Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mercredi 28 mars 2018

FEU LA VIOLENCE

Le premier manuel de travaux pratiques de la violence est dans la bible. On y apprend  explicitement toutes les méthodes et tous les moyens utiles pour tuer, exterminer dans la plus grande cruauté et la plus extrême férocité les ennemis du moment.  La violence  y a été son acmé et,  heureusement,  depuis n'a cessé, nous dit avec beaucoup de conviction et une démonstration très concluante le professeur Steven Pinker de l'Université de Harvard, estampillage garantissant la véracité des mensonges et le bien fondé des contre-vérités qui, éventuellement, auraient pu échapper à la relecture automatique de l'exemplaire manuscrit dans  lequel, sous le titre "La Part d'Ange en Nous", il décline l'histoire de la violence et son déclin.

La violence, nous apprend cet excellent ouvrage de 1042 pages, n'a cessé de diminuer jusqu'à nos jours. Nous pouvons le constater en permanence à la lecture des journaux les plus mal informés: le monde est devenu un oasis de paix et de tranquillité quand on les compare aux siècles préhistoriques.

Il y eut, certes, quelques reliquats, voire plusieurs résurgences préjudiciables à ceux qui s'y trouvaient exposés. Par exemple, à Rome, pour les gladiateurs des jeux du cirque qui n'avaient droit qu'à une seule représentation pour les plus malchanceux, les autres ayant une séance de rattrapage le jour suivant. Le sort des premiers chrétiens , en deuxième parte, n'étaient pas non plus une sinécure quand, livrés aux crocs des lions, ils étaient découpés en morceaux sous les applaudissements d'un public ravi. Il y eut encore des retours de flammes avec les bûchers de l'inquisition quand  souffla sur le Vatican un vent de folie, puis les ethnocides amérindiens fomentés par les dévots luthériens au nord et les fanatiques espagnols au sud.

Les guerres qui s'allumèrent par la suite décimèrent, avec une allégresse qui frappe encore les mémoires,  des millions d'innocents, mais ne fait pas oublier les horreurs des tueries perpétuées dans le fond des cavernes ou dans les lignes de la bible. Ce souvenir nous rassure quant à notre degré de civilité et de douceur, apanage de notre paysage bucolique et d'une actualité faite d'un bonheur universel. Sur une telle pente, avec une telle désescalade de la violence, l'homme sera demain un mouton, avide de  donner sa laine et ses caresses à qui en voudra.
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