Si vous voulez savoir qui vous aimeriez avoir comme compagnon de cellule à Fleury-Mérogis, je vous suggère de procéder ainsi: dans le cours de la conversation, placez une sentence ou une réflexion que vous aurez piquée dans les "Confidences d'un cynique" du pas encore regretté Dancharr du genre "j'aime me regarder ne rien faire, ça m'occupe" ou "j'aime mon ennemi pour avoir quelqu'un à haïr" ou "si on savait ce que les autres pensent de nous, on serait peut-être agréablement surpris au point de réviser la mauvaise opinion qu'on a d'eux" et observez la réaction de votre vis-à-vis. Si sa mine devient perplexe, réprobatrice ou franchement scandalisée, soyez persuadé qu'il n'a aucun humour noir, qu'il se prend au sérieux, qu'il ne supporte pas la plaisanterie. N'espérez rien de lui. Cela en ferait un coturne désagréable, détestable, infréquentable. Par contre, s'il éclate de rire ou simplement sourit, il a compris et vous comprend, vous parlez le même langage, avez les mêmes valeurs. Votre supplice dans les geôles en sera allégé, il deviendra supportable.
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