L'exercer est plus difficile. Plusieurs obstacles se dressent: l'inertie, la fatigue, la paresse, la peur, la lâcheté.
L'inertie est la plus paralysante. Elle est grosse des habitudes, de la coutume, de la routine, des avantages acquis.
La fatigue est physiologique. La conquête n'a pas été facile: efforts permanents pour paraître dynamique, énergique, conquérant, serrer les mains, aller par monts et chemins, pas une minute de repos. Les accus sont vides.
La paresse est le contre-coup, une réaction normale. Le but est atteint, on peut se reposer, laisser aux autres le soin de faire le boulot. Ils sont là pour ça, n'attendent que ça.
La peur arrive très vite car exercer le pouvoir, faire des réformes, même petites, dérange, bouscule, contraint, met les gens en colère, les fait protester, défiler, manifester, faire la révolution, exiger des têtes en commençant par la première. Ça fout les jetons et fait rentrer dans la coquille.
La lâcheté est le corolaire des précédents: que faire face à tant de haine, d'obstacles, d'impossibilités? Renoncer aux réformes, annuler les décisions, ne pas signer les décrets, capituler, reculer, se contenter de voyager, de discourir, d'inaugurer, de panthéoniser, de célébrer les victoires, les grands hommes, d'assister aux finales, de compatir, deviennent des signes de sagesse, de mesure, de raison.
On comprend qu'ils ne fassent rien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire