L'Amérique a fait fort. Méconnaissable. Hier rayonnante et dominatrice, même son ombre ne la reconnaîtrait pas. Jugez-en. Cela a commencé bien avant que le réchauffement ne la chauffe à blanc. Il y eut d'abord une guerre de sécession revisitée entre les démocrates de gauche et les républicains de droite. Ils firent parler la poudre, ayant tous les deux la gâchette facile. Ce ne fut pas une resucée des nordistes contre les sudistes mais du middle conservateur contre les deux côtes libérales. La guérilla dégénéra en guerre de tranchée. Il y eut des combats de tracteurs contre des citadines qui ne firent pas le poids. La zone de front se stabilisa, un armistice fut signé. Chaque partie se redivisa en états et une fédération coexista avec une confédération. D'autres craquements se firent entendre. La Californie se proclama indépendante mais n'en profita pas longtemps car crac boum, la faille de San Andreas s'ouvrit comme prévu en 2032 provoquant tremblements de terre, raz de marée. Tout fut submergé et englouti. On parle de Los Angeles et de San Francisco au passé et il n'y aura pas d'Hollywood pour les ressusciter. Ailleurs, les cyclones, le froid, le chaud, la sécheresse, les inondations alternent avec une fréquence métronomique et il n'y a que les pompiers, les brancardiers, les croque-morts qui ont encore du travail.
Les quelques américains du sud qui n'avaient pas émigré au-delà du rio Grande qui, à sec depuis longtemps, était devenu une autoroute très fréquentée continuent de s'entretuer avec une allégresse et un raffinement dans l'horreur qui défrayent la chronique depuis toujours.
Demain nous examinerons ce que sont devenues la Chine et l'Inde et leurs surpopulations au travers de notre boule de cristal.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire