J'ai beaucoup plus d'affinité et de sympathie pour le moi idéal que j'aurais aimé être que pour le sinistre individu que je dois supporter. Grossier, inculte, borné, méchant, feignant, nul en maths, en chimie, en physique, en gymnastique, au bridge et au poker, il me fait honte. Il n'a pas d'amis, n'aime que le gras, le salé, l'amer, ne lit que des sales livres, ne rit qu'aux plaisanteries obscènes, ne fréquente que des crapules, n'aime que les filles de joie, n'emprunte que les voies détournées, ne fréquente que des lieux interlopes, n'écoute que des chanteurs sans voix, ne vote que pour des politiciens sans avenir ni programme. Ce salaud intégral fait honte à l'être exquis, sensible, fin, délicat, timide, fidèle, sincère, pertinent, opportun, patient etc. que je suis dans mon moi profond. Qu'ai-je fait pour mériter de ne pas lui ressembler?
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