Faire du feu dans la cheminée, je ne connais pas de meilleure occupation . C'est un spectacle complet, vivant, vivifiant, épatant.
Il oblige à s'activer pour trouver le bois: aller dans la forêt, choisir le bon arbre, au bon moment, au bon endroit, le tronçonner sans se faire écraser, le découper, le débarder, l'empiler, le regarder sécher, trois ans, si c'est du chêne. Une fois mis dans le centre du foyer, il faut l'allumer, l'entretenir. C'est seulement alors qu'on peut se laisser aller aux délices du feu dans la cheminée. Il provoque un apaisement, un engourdissement, donne une tranquillité qui obligent à s'asseoir dans un fauteuil, devant lui à le regarder, à l'écouter, à le sentir.
Le feu ne fait pas que sortir le froid, il réchauffe le cœur, l'âme. Le bois qui brûle offre ses flammes changeantes, dansantes, chatoyantes. La résine et ses essences nous parfument et chassent les mauvaises odeurs. Le crépitement du bois qui explose secoue le ronflement de cette chaudière thermogène à l'air libre. Quand il a fini de s'envoler en fumée, de tomber en cendres, le bois dans la cheminée a fini son chemin. Il retourne au ciel, dans les nuages, en fumée; l'autre partie, sa corporelle regagne la terre. Chacun rejoint ses pénates dans un feu d'artifice. Ce sont des adieux spectaculaires et c'est vous l'ordinateur de ces pompes très peu funèbres.
Un feu dans la cheminée est une métaphore de la vie qui se conclut par une belle mort.
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