Les spécialistes de la mémoire expliquent comment retenir une liste interminable de chiffres, de mots, les numéros de téléphone et connaître par cœur l'œuvre poétique de Victor Hugo. Leur principale méthode est basée sur une circulation dans un palais mental où ce qui est à retenir est associé visuellement ou phonétiquement à une histoire qu'il sera facile de retenir. Celle-ci et les autres supposent en fait que la mémoire soit présente, disponible et qu'elle permette d'emmagasiner l'histoire pour plus tard. Mais le pauvre en mémoire n'en a pas assez et oublie, arrivé dans la troisième pièce, ce qu'il se racontait dans la première. Seuls ceux qui ont de la mémoire peuvent en tirer un profit.
Ces méthode ne marchent pas parce que la mémoire est innée et non acquise. Elle est un don de la nature et non un cadeau de l'expérience et de l'entraînement. Elle est comparable à la vue, à l'ouïe, à l'odorat et de la même façon que l'aveugle ne voit pas, que le sourd de naissance n'entend pas parce que l'organe dédié ne fonctionne pas, celui qui n'a pas de mémoire ne se rappelle pas parce que le site dédié dans son hippocampe n'en n'a pas la capacité d'imprimer l'information pour la conserver. Cette assimilation de la mémoire à un sens remet à l'honneur une idée antique qui peut être étendue à l'imagination et aux dons pour la musique, la peinture, la littérature etc. mais aussi à la sagesse, à la raison etc.. Nos sens s'élargissent et il y a pléthore. Nous ne sommes pas égaux et certains en ont, d'autres pas. Les médaillés Field ont le sens des mathématiques, Mozart, Vivaldi, avaient celui de la musique, Rembrandt, Picasso de la peinture, Shakespeare du théâtre et il y tous ceux qui sont dénués de raison, de sagesse, de bon sens etc..
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