Pour qui aime faire couler le
sang, il y a d'autres choix que combattant ou bourreau à l'arme blanche et je conseille de joindre l'utile à l'agréable en s'orientant vers les
métiers qui, tout en ayant un tropisme sanguinolent,
offrent une large gamme de sensations dans votre plaisir inavouable.
Selon l'intensité de votre
addiction à faire couler le sang et qui peut aller, si j'en crois mon
expérience, de la discrète satisfaction que procure un petit saignement jusqu'à
l'euphorie de pouvoir saigner à blanc, vous pourrez embrasser une carrière dans:
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La coiffure. La coupe au rasoir offre de belles opportunités avec l'éradication de la barbe. Ce sont donc
les messieurs qui vous permettront de satisfaire votre penchant bien innocent
pour une ou deux gouttes de sang. Ils connaissent le risque, l'acceptent et ne
vous en voudront pas. Certains même vous remercieront- in petto- du frisson de
peur que vous leur aurez permis d'éprouver, eux dont la vie est si terne.
Attention cependant, contrôlez votre instinct et épargnez la carotide, la trousse
d'urgence ne suffira pour endiguer le jet rouge. Contentez d'une petite estafilade, un jour où le client est seul. Certains n'aiment pas voir le sang
couler, même celui d'un inconnu
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La boucherie. Le boucher travaille les mains
dans le sang. Coagulé, il ne coule pas, mais la quantité remplace la qualité.
Il aura de belles émotions à tailler dans le vif et une bonne rentabilité dans
les beaux quartiers.
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La chirurgie. Prenez une spécialité où le risque
est maximum pour le patient: la chirurgie vasculaire et faites votre trou dans
le secteur de l'aorte et de son anévrisme. Fragile, on la blesse facilement. C'est
l'inondation; les chutes du Niagara mais dans la rutilance et facile à
maîtriser : 2 clamps au bon endroit et le courant est coupé.
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Le must est bien sûr le tueur des abattoirs
spécialisé dans l'abattage rituel, au poignard bien affûté. Une condition; ne pas
aimer les animaux. Seuls des êtres d'exception seront heureux de pouvoir égorger
35 heures par semaine.
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Restent les maladroits qui n'aiment pas se
couper et voir leur sang couler. Il ne faut pas qu'ils désespèrent. Ils
deviendront piqueurs ou piqueuses dans un centre de transfusion sanguine. Toute
la journée, dans une ambiance serine, ils feront couler le sang en toute
sécurité.
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(à suivre)
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