Prétentieux, j'ai présumé de mes forces. Pour épuiser le
mensonge, il faudrait être Homère,
Victor Hugo, Max Gallo ou un polygraphe infatigable. Moi, ma distance favorite,
c'est 20 à 30 mots sinon je tire à la ligne et au flanc.
Je vais en finir , pour un moment, avec les menteurs, en traitant plutôt du mensonge. En prenant de la hauteur,
on gagne du terrain.
J'expédierai le terrain politique puisque les deux mots sont
devenus synonymes. L'encyclopédie Lafrouse en 26 volumes n'épuiserait pas le
sujet et je le suis rien qu'à l'idée !
Je le traiterai comme les autres par un slogan représentatif:
-«Il n'y a que notre politique qui soit la bonne».
-La banque : «Avec nous, votre argent va prospérer en toute
sécurité».
-L'industrie des croquettes pour chats et chiens:« Ils
naissent carnivores, avec nous et grâce à vous, ils deviennent des croque-morts ».
- L'industrie automobile: «Pour avoir une belle vie, une
belle femme, une belle mort, achetez notre belle voiture».
-L'industrie pharmaceutique
: «Nous fabriquons les médicaments qui attaquent les maladies qui attaquent
votre santé et, comme votre santé n'a pas de prix, il est normal que nos
médicament soit chers».
-Les médias vivent de la politique et de la publicité. Il
est donc très difficile aux journalistes de ne pas être des maîtres ès-mensonges.
Malgré tout, les menteurs gouvernent, vendent, sont élus,
réélus, félicités, comment expliquer cette mansuétude, leur immunité, cette
fidélité?
Je ne vois qu'une explication: la multitude qui les aime, les suit, les plébiscite est
admirative de la grosseur de leurs mensonges, eux qui mentent petitement.
Depuis toujours, ils ne savent dire que;
-Ce n'est pas moi.
-Ce n'est pas vrai.
-Je l'ai pas fait exprès.
-Je n'ai pas triché.
-Je n'ai pas copié.
-Et le plus beau: je n'ai pas menti.
Mais nos petits mensonges sont faits en petit comité, on
n'est pas fier, la voix tremble, on rougit. Rien à voir avec les menteurs
professionnels. Ils les tonitruent depuis des tribunes, des chaires, devant
des micros, des caméras. L'œil flamboie, le geste est certain. Ils assurent,
ils en sont fiers, ils n'ont pas peur. Ils bafouent la vérité, se fichent de la
réalité avec une assurance, une tranquillité qui relève du grand théâtre ou
d'un mépris .
Mais peut-on se contenter d'un rejet dédaigneux du mensonge
alors qu'il est universelle, pratiqué par tous à plus ou moins grande échelle? Ne nous mentons- nous pas à nous-mêmes avec une ténacité que nous ne trouvons
pas coupable? Le mensonge ne serait-il pas consubstantiel à notre espèce? Ne
serait-il pas, parfois, une réaction de défense? Même le mensonge d'état n'est-il pas émis, non par bêtise, par
sadisme, mais par la conviction portée au niveau de la certitude que c'est
protéger la société que de lui mentir?
Pour autant faut-il pardonner aux mensonges? Les petits pourraient
être requalifiés sans dommage en peccadilles, les gros faire réfléchir. Les
beaux et grands menteurs devraient être félicités pour leur culot, leur absence
de peur d'être démasquer. Le problème insoluble provient que le menteur est un
malade qui finit par se croire et dont
la maladie extrêmement contagieuse trouve un terreau de choix en tous ceux qui
croient ce qu'on leur dit pour ne pas se donner la peine de penser !!!
(à suivre)
(à suivre)
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