Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


samedi 25 janvier 2014

LA PIÈCE DU JOUR

Nous autres, les critiques de théâtre avons parfois du mal à garder l’objectivité  qui sied à notre interprétation de la fonction épidictique de la rhétorique aristotélicienne.

Je m’y suis contraint au sortir de la première, au théâtre Austerlitz, de la reprise du Fantôme de Madame dans une mise en scène d’Igor Ivanovitch. Dans ma critique, je ne livre que des sentiments  débarrassés de toute passion parasite.

L’honnêteté me force à dire que l’imagination de l’auteur rejoint le sublime du Dante de la descente aux enfers. Il nous foudroie par le réalisme de la révélation du sordide des mœurs aristocratiques. Les personnages ont une force qui dépasse celle des possédés de Dostoïevski. La réalisation est stupéfiante de créativité et parait une production de DreamWorks. La subtilité du  jeu des acteurs, leur engagement débridé  transcendent des dialogues écrits au couteau dans une langue parnassienne, un monologue qui nous a fait oublier celui d’Hamlet et des silences qui nous replongent dans le grand Bleu.

Les spectateurs,  en 1942  , du Théâtre Saint-Georges ne savaient pas qu’ils regardaient un chef d’œuvre qui se cachait sous le vaudeville égrillard censé leur faire oublier les temps qui sévissaient dehors.

Merci à Igor Ivanovitch d’être venu de sa Sibérie pour nous révéler la dimension shakespearienne, la consistance racinienne et la jeunesse éternelle du Fantôme de Madame. 

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