Il y a des médecins de l’âme. Compatissants, compréhensifs,
patients, attentifs, ils savent écouter, expliquer rassurer, calmer. Ils
ouvrent des portes, éclairent l’obscur, apportent le calme, la paix, le
bonheur.
Il y a des médecins du corps. Savants, intelligents,
curieux, perspicaces, ils savent interroger, regarder, ausculter, palper,
interpréter, diagnostiquer, ordonner, opérer, guérir.
Eu puis il y a Martin Winckler (La Maladie de Sachs). Il est
l’un et l’autre et, dans son livre « En souvenir d’André » (POL
Éditions), on comprend pourquoi et comment il arrive à habiter des extrémités
qui, d’habitude, ne se rejoignent pas.
Il y évoque la mort en nous parlant de la vie. De la sienne
peut-être. Il le fait avec gravité et tout en légèreté. Il déroule des vies qui
finissent par se rejoindre et qui pourraient être la nôtre.
C’est un roman et non un manifeste. On comprend cependant
pourquoi il a dû choisir l’exil au Québec, sans le dire, déprimé sans doute par
une médecine sous la coupe de mandarins bornés et une société bloquée. Alors
que d’autres se taisent, se terrent, ironisent, lui, ne désarme pas, proteste,
combat, debout, poussé par le devoir, le besoin, l’amour et écrit ce beau roman
plein de poésie, de tendresse, de colère.
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