Dès qu’elle a été connue, elle a été censurée. Si vous
voulez connaître l’histoire véridique de la Belle au Bois Dormant, celle que ni
les Grimm ni Perrault n’ont racontée, ne sautez pas cette page.
Il était donc une fois une belle princesse à qui une
méchante fée a jeté un sort. Elle ne se réveillera que le jour où un baiser , au
mieux, viendra la déranger.
100 années se passent, à dormir pour tout le monde dans le
château perdu au fond des bois. Puis un jour de chasse, un beau prince grand et
fort tombe sur le château endormi, se promène et découvre la chambre de la
demoiselle, la voit allongée sur son lit de brocart à baldaquin, se penche sur
elle et ne va pas plus loin.Il s’enfuit épouvanté, chassé par l’haleine de la
princesse, si fétide que celle d’une bouche d’égout aurait semblé suave,
dégoûté par la saleté de son merveilleux visage et effrayé par les araignées
géantes qui colonisaient sa somptueuse chevelure dorée.
La pauvre, en effet, ne s’était ni lavée ni essuyée ni
maquillée ni lavé les dents depuis un siècle. Personne, et elle la première, ne
s’était occupé de sa toilette et même un cœur aussi vaillant et bien accroché
que celui du prince charmant n’aurait pu résister à la puanteur de la couche
princière.
Une semaine plus tard, poursuivant un lièvre retors, un
traine-savate, un mendigot, un gibier de potence, un va-nu-pieds, un renégat,
bref, un bon à rien, même pas à prendre une douche, franchit la poterne après
le point levis, furète de ci-de là en quête d’un mauvais coup, tout étonné de
rester libre, il monte à l’étage, trouve la porte ouverte et la princesse
toujours dormante, s’approche d’elle. Lui, qui vivait dans un nuage qui tenait
à distance les vipères, les araignées, les puces, les poux et ne tolérait que
les mouches vertes et leurs asticots, trouva la princesse goûteuse, enivrante,
appétissante et, l’embrassant goulûment, la réveilla brusquement. C’est ainsi
qu’on célébra les noces de la Belle avec une bête petite, laide, sale,
méchante, bossue, moitié sourde, demi-aveugle d’un œil, borgne de l’autre.
Furent-ils heureux ? Eurent-ils beaucoup
d’enfants ? Cette version originale du conte ne le dit pas. Rien, hélas ne
le laisse supposer !
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