L’arrivée du printemps au milieu de l’hiver a réveillé
prématurément mon loir domestique et le hérisson de service. En dette de
sommeil, ils sont furieux et veulent que cela se sache.
Avec des réserves de graisse à moitié entamées, ils n’ont
pas faim et aucune raison de partir à la chasse… Le voudraient-ils, qu’avec
l’eau qui envahit tout, il faudrait être palmé pour ne pas se noyer.
Ils se morfondent dans leur tanière: l’un, au grenier, a trop
chaud dans l’isolant pur chanvre, l’autre, sous son tas de feuilles, dans une
chaleur humide.
Les jours sont aussi longs que les nuits car, quand on ne
dort pas, comme la règle des hibernants l’exige, le temps s’éternise et c’est
une éternité qui donne pas envie d’en profiter et une bonne raison d’être
athée. Mais ne nous égarons pas et revenons à ce doux temps qui n’a rien à
faire en février. On devrait, comme d’habitude, se plaindre du frimas, de la
neige, de la glace sur les pare-brises, des jambes cassées, un temps où même
l’omelette est norvégienne. Actuellement, si on lisait un vieux Brussolo, les
sueurs seraient tièdes.
Et dire qu’il y en a qui doutent encore de la mort annoncée
de l’hiver !
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