Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mardi 14 novembre 2023

DES TESTS GRANDEUR NATURE

Pour connaître vos limites, tester votre résistance, en savoir plus sur vous sans risquer votre vie sur les flancs de l'Himalaya, au fond de la mer, dans la gueule du Vésuve ou dans les quartiers nord de Marseille, suivez le guide sans aller aussi loin.

Pour vous mettre dans la peau d'Arnaud Jerald, le champion du monde 2023 en apnée bi-palmes qui est descendu à 122 mètres sous l'eau en 3 minutes et 35 secondes  et éprouver la sensation affreuse que ressent celui qui va mourir étouffé, il vous suffit  de prendre une grande inspiration, de fermer la bouche, de vous boucher le nez et d'attendre, sans bouger. Au bout de 30 secondes, vous allez commencer à ressentir une envie pressante de respirer. Attendez encore 5 secondes avant d'ouvrir la bouche et de prendre une grande goulée d'air frais. Vous ressortirez de cette expérience en connaissant votre résistance à l'asphyxie et aurez une idée du chemin à parcourir avant de rester 4 minutes sans respirer et battre un record au prochain championnat du monde en apnée qui se déroulera l'année prochaine.

Votre rêve de toujours d'affronter des froids polaires comme Scott et ses compagnons, vainqueurs du pôle Sud en 1912, vous le réaliserez à l'aide de votre congélateur bahut. Vous le videz de tous les produits Picard qui s'y entassent, vous vous y installez inconfortablement, peu vêtu. Immergé dans une température aux alentours de moins 22 degrés centigrades, vous aurez un aperçu de ce que vous endureriez, perdu dans le blizzard, sur une banquise, coincé dans un igloo par moins 40°C. Ressortez-en rapidement avant d'entrer en hibernation, vous n'êtes pas une marmotte. In vitro et in-situ, vous aurez partagé quelques instants les sensations et les sentiments qui agitèrent ces conquérants de l'inutile pendant les heures et les jours qu'ils passèrent à lutter contre la mort blanche.

Vous êtes attiré par la gueule  du Vésuve, aimeriez ressentir la chaleur de la lave en fusion, voir les étincelles qui fusent à votre rencontre, ressentir la chaleur qui monte des entrailles de la terre, avoir les frissons que donne la vision de l'enfer. Ne vous fatiguez pas, ne prenez pas le risque de prendre un avion (ces engins se crashent trop souvent sans laisser de survivants), contentez-vous de faire un grand feu avec du bois sec qui brûle en faisant des étincelles comme le châtaigner et le peuplier, à l'abri des voisins et des gendarmes (il est interdit de faire du feu à l'air libre, les incendies en ayant l'exclusivité). Quand le brasier est son acmé, enveloppez-vous dans une houppelande  en matière ignifuge (kevlar) et approchez vous du brasier au maximum (port de lunettes de soleil obligatoire), savourez le moment aussi longtemps que vous pouvez sans tomber dedans cependant, votre résistance est limitée. La chaleur, la couleur, la peur sont exactement les mêmes que celles que vous ressentiriez en Sicile, à l'intérieur du cratère, un endroit interdit au public et réservé aux vulcanologues. Un voyage aurait été inutile et vous seriez resté derrière le cordon de sécurité.

J'arrête là mon exposé car la faim m'appelle à table. Je le reprendrai si l'occasion se présente et que vous aimeriez avoir encore des émotions  comme vous les aimez par procuration.

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