Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 19 novembre 2023

SOCIOLOGIE ET ETHNOLOGIE DE L'HOMO NUMERUS

Dans la majorité des cas, la plupart du temps et de façon générale, l'homme actuel est un animal social qui a besoin de ses semblables pour survivre à l'instar des abeilles, des frêlons, des fourmis, des guêpes, des hirondelles. Il doit vivre en communauté dans des HLM, des maisons à étages et à appartements, passer ses vacances dans un club, sur un bateau de croisière et voler dans des gros porteurs. Il a besoin du coude-à-coude pour s'épanouir, prospérer, se reproduire.

Dans une minorité de cas, rarement et d'une façon particulière, il vit en solitaire et fuit ses semblables dont il n'apprécie pas la compagnie. D'un naturel réservé qui n'est pas sans rappeler le caractère du tigre du Bengale, d'un vieux sanglier resté célibataire ou celui du cerf que l'âge a affaibli et rendu impuissant, notre anachorète ne se mêle pas à la foule des grands boulevards, ne fréquente pas les allées du pouvoir ni la foire du Trône. Il se suffit, n'a besoin de personne pour savoir ce qu'il doit penser, vit en autarcie grâce à la permaculture.

Entrons maintenant dans le vif du sujet si la vue du sang ne vous fait pas peur et mangez votre bifteck saignant. Je vous laisse une minute pour que vous vous interrogiez:

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Le côté social de l'animal humain à son stade d'homo numerus sera notre sujet d'étude et seule la première catégorie, celle qui vit en ville nous préoccupera, la seconde n'entrant pas, par définition, dans une étude sociologique mais psychiatrique. Le rapport à l'autre concentrera notre intérêt sur le problème de la distance (reportez-vous à Bourdieu pour  les autres aspects de la thématique), elle varie de beaucoup à peu comme nous le verrons maintenant:

- À son maximum de sociabilité, notre homme post-moderne croise, mais sans les toucher, les autres, à  l'extérieur,  dans l'espace public qu'il partage. Son attitude est stéréotypée: il ne les dévisage pas, ne leur adresse pas la parole. Il affecte de les ignorer. Il vaque, apparemment indifférent, réfléchissant, téléphonant. Ces croisements incessants ne peuvent avoir lieu que dans des endroits propices, spécialement aménagés. On en trouve quelques uns sommaires et peu fréquentés dans les villages. L'essentiel est concentré dans les grandes villes et Calcutta, Lagos, Le Caire en sont les exemples types. Chez nous, saint Tropez en août, Venise depuis fin mai jusqu'à début septembre, le festival de Cannes rassemblent une foule où les croisements se multiplient à la grande satisfaction des aficionados.

- Il voit les gens dans un autre contexte: ses collègues au travail, ses confrères dans une réunion, un colloque, un congrès. Il a avec eux des relations professionnelles et il leur parle des sujets communs. Il en verra d'autres de façon plus distante lors des mariages, des enterrements, des réunions organisées par les associations qu'il fréquente pour ne pas rester seul à la maison. Il entretient aussi des relations personnelles plus poussées avec des gens dont il partage la sensibilité, avec lesquels il a des souvenirs et des intérêts communs. Une ou deux fois dans l'année , il les rencontrera  pour entretenir le souvenir du passé et des liens d'amitié ou de parenté qui auraient sinon tendance à s'estomper. 

- le rapport le plus proche et le plus fort est le lien familial qui lie le célibataire endurci à ses père et mère, frères et sœurs, le divorcé à ses enfants, le mari à sa femme et vice-versa. Le contact est intime, parfois profond, fécond, plus ou moins durable, soumis au temps, aux changements d'humeur, au taux des hormones et à beaucoup de facteurs inconnus.

J'espère avoir mis un peu d'ordre dans ce que vous n'étiez pas censé avoir oublié. Merci de votre attention.

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