Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mercredi 1 novembre 2023

ATTENTION, C'EST DU LOURD

Après la grande dépression nationale décrite il y a quelques jours  et pour nous remonter le moral, j'ai  concocté le programme que mettra en œuvre le président de la VIème République que j'appelle de mes vœux. J'aime les uchronies qui font rêver. Lisez le pitch si vous êtes intéressé.

Je pars du constat que la situation actuelle reproduit, au détail près, celle dans laquelle se débattait la France dans les années 50, à la fin de la Quatrième:

- les finances étaient exsangues,

- nous étions en guerre en Algérie et il y avait ceux qui voulait la garder et les autres qui la voulait indépendante,

- le pays était rendu ingouvernable par la faute d'un parti centriste qui allait tantôt à droite tantôt à gauche au gré de ses intérêts. Il avait fait un gros titre dans le journal Combat sous le titre "Le chancre radical".

- Le pays était divisé entre ceux qui voulaient que la France devienne un satellite de l'URSS et les tenants de l'atlantisme qui voulaient rester une colonie américaine.

Nous avions l'impression d'être au bord du précipice, sans élite capable de redresser le bateau, d'indiquer le bon chemin. À bout de tout, en 1958, les gouvernants de l'époque eurent  le courage de se saborder en demandant à De Gaulle de prendre le pouvoir et faire le nécessaire. Il était disponible et n'attendait que cela. Il fit le boulot en donnant son indépendance à l'Algérie, en nous rendant la nôtre en fermant les bases militaires américaines qui faisaient de la France un leurs porte-avions, en rétablissant les finances, en créant la filière atomique qui nous donnait une indépendance énergétique, en engageant des travaux de prestige comme le Concorde, le France, l'usine marémotrice de la Rance, en nettoyant Paris de sa crasse, en laissant Malraux créer les maisons de la culture, en libérant la France de ses colonies d'Afrique et il aurait continué à moderniser si les médiocres, les jaloux, les ambitieux, les tenants de l'ancien régime ne l'avaient trahi et contraint à l'exil à Colombey.

Aujourd'hui, nous avons l'impression d'être retombés dans le précipice, que  l'actuel président est un pyromane, et qui, plutôt que de freiner les dépenses, d'inverser la tendance, de changer le cap accélère la chute, ne sachant pas où il va et ce qu'il nous prépare. 

Comme en 1958 et de façon tout aussi imbécile, les politiciens qui siègent au Palais Bourbon, sont divisés, incapables de trouver un consensus et les lois sont votées à coups de 49-3. La France n'a jamais été aussi endettée et  ce qu'elle dépense sans compter est emprunté (3000 milliards d'euros, 112,5% du PIB). Elle n'a pas perdu seulement  son indépendance financière mais également politique puisqu'elle est soumise au droit européen qui encadre sa politique économique, écologique, douanière, juridique. Elle n'a pas la maitrise de ses frontières, ne peut et ne veut réguler son immigration et est devenue une terre de colonisation pour ses anciennes colonies qui s'y installent en terrain conquis avec leurs lois et leurs coutumes.

La différence avec la quatrième agonisante est qu'il n'y a pas un De Gaulle en réserve de la République, prêt à la remettre en selle et faire le nécessaire. En fait, on n'a pas besoin d'un général, n'importe quel français du niveau du certificat d'études en  serait capable. Il devrait seulement être conscient du problème, courageux, volontaire, avoir le sens de l'histoire et l'exemple en mémoire de ceux qui ont fait la France au lieu de la détruire comme ceux qui ont succédé à qui vous savez. 

Il commencera par abolir la cinquième qui a mal vieilli puisqu'elle nous a mis dans ce triste état. La remplaçante fera  souffler un vent révolutionnaire qui aura le souffle de celle de 1791. Elle s'en inspirera  en redonnant du pouvoir à l'Assemblée, en supprimant le bicamérisme. Elle seule pourra décider d'une révision constitutionnelle, de la guerre ou de la paix. Il faut que la République cesse d'être une royauté. Un des articles de la nouvelle Constitution disposera que les fonctionnaires ne pourront pas accéder au pouvoir législatif ou exécutif et devront démissionner s'ils ont cette ambition. Cette clause est la seule façon de mettre les fonctionnaires hors d'état de nuire et nous à l'abri de leur incapacité à gouverner. Ils l'ont démontré puisqu'ils sont responsables du naufrage en cours. Elle  donnera le cadre à la nouvelle organisation du pays en supprimant tout ce qui est inutile, inefficace, coûteux. Tous les comités, les commissions, les conseils dont la seule utilité est de caser les copains, de donner bonne conscience, de pondre des rapports aussitôt enterrés et de gaspiller subiront le sort du Sénat. Le mille-feuilles administratif qui empile les compétences et les réduit à l'impuissance aura le même sort. Toutes les libertés seront rétablies: celle d'entreprendre, de réussir, de gagner de l'argent, de donner son opinion, de croire à ce que l'on veut. L'État et aucun intérêt particulier n'auront le droit de s'y opposer,  la liberté est une et indivisible.

Pour rétablir l'indépendance financière, il calibrera les dépenses aux recettes et remettra  une gestion équilibrée en transformant Bercy en cabinet comptable, lui ôtant ainsi les clefs d'or de la France.

Retrouver l'indépendance politique, ne plus dépendre d'une technostructure irresponsable bruxelloise paraît un  chantier difficile. Il ne l'est qu'à moitié si l'on fait jouer la subsidiarité et en ne lui laissant que l'accessoire. 
L'impossibilité structurelle d'une  Europe politique ayant été démontrée par les faits, il ne faut plus rêver à cette utopie et se contenter d'une union libre, une interdépendance qui laisse libre de continuer d'habiter le pays de ses aïeux et d'en garder l'héritage.

Plutôt que de courir pour essayer de rattraper les autres sur les terrains de leur choix, il imitera celui qui lançait les grands chantiers qui impressionnent encore les mémoires. On peut en imaginer quelques uns avec suffisamment d'envergure pour mobiliser  l'enthousiasme d'une société aboulique. En voici quelques uns:

- création d'un ministère dont le travail sera de redonner à la France sa beauté. Nous l'avons évoqué et décrit sa mission le 13 avril dernier sous le titre "le ministère du beau, du bien et du bon"

- en finir avec le tout atomique et le vent pour redonner à  la France son indépendance électrique, l'énergie de demain encore plus que celle d'aujourd'hui. Arrêtons de gaspiller l'argent avec des centrales du genre EPR difficile à construire, impossibles à démolir. Il faut aller chercher l'énergie où elle est: la chaleur est sous la terre, le gaz  chez les paysans, l'électricité générée par le soleil et les marées. Tous ces chantiers coûteront moins que le dernier (Flamanville : début des travaux toujours en cours en 2007 avec un coût passé de 3.3 milliards d'euros à plus de 12 et toujours pas de démarrage en vue).

- donner à la France une ambition spatiale en lui faisant poser un pied ailleurs que sur la terre. Elle en a les vecteurs. Il lui manque seulement la volonté d'investir dans autre chose que les pompes à chaleur.

- l'éducation, la santé, la sécurité sont les autres secteurs où tout est à reconstruire tant le pouvoir de nuisance de ceux qui accaparèrent le pouvoir sans savoir quoi en faire a été détestable. L'IA remplacera ceux qui en manquent pour trouver les solutions.

À la liberté, à l'égalité, à la fraternité, devise de la république, on ajoutera la réciprocité. Les rapports sociaux équilibrés ne sont pas à sens unique. Ils n'y a pas des donneurs et des receveurs. Cette division crée un déséquilibre qui provoque tension, conflit. C'est une charité qui entretient la pauvreté. 

La France est une maison dont les français sont propriétaires, à titre précaire certes mais ce bien leur est commun et leur donne le droit qui appartient au patrimoine de l'humanité d'y accueillir ceux qu'elle veut. Il ne vient plus aux français l'idée d'aller s'installer selon leur bon plaisir ou au gré de leurs intérêts. Ces temps de la colonisation appartiennent au passé et ils en sont assez revenus pour ne plus en vouloir. Ils en connaissent le prix. Cette expérience donne les clefs de la politique d'immigration. Seul un immigré pouvant être considéré comme un ami potentiel, acceptant avec reconnaissance de se plier aux us et coutumes de la maison, ayant donné des preuves de son amitié sera accueilli avec plaisir comme le sont les amis et la meilleure des hospitalités lui sera réservée. Mais celui qui arrive sans y avoir été invité, s'incruste, prétend avoir des droits sur votre propriété et se considère comme chez lui est un intrus, un envahisseur. 

Ce futur est souhaitable pour ceux qui ne supportent pas la médiocrité française actuelle, son absence d'idées, son mépris du passé, la pauvreté de l'avenir qu'elle se prépare. Le scénario proposé sera plus facile à mettre en pièces qu'en scène car où trouver un producteur assez fou pour financer un tel projet, un réalisateur capable d'orchestrer un pareil retour en grâce, une tête d'affiche alliant le charme de Delon, le charisme de Luchini, l'éloquence de Bossuet et le courage de Bayard. Il faudrait surtout que le public ait du talent, de la mémoire, des regrets et l'envie d'un avenir pour son pays.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire